Sol - Évaluer l’activité biologique des sols en viticulture avec le « test du slip »

Au sein de dix exploitations, deux slips ont été enterrés fin mars dans les inter-rangs de deux parcelles. Ils ont été déterrés fin juin.

Les vignerons du groupe Dephy Viticulture durable dans le Muscadet ont réalisé le « test du slip » ce printemps pour évaluer l’activité biologique de leurs sols. 

Le test consiste à enterrer un slip 100 % en coton à 15-20 cm de profondeur durant deux-trois mois. Le degré de dégradation du slip permettra d’apprécier l’activité biologique : plus il est dégradé plus les sols sont actifs. 

Sur chacune des dix exploitations du groupe, deux slips ont été enterrés fin mars dans les inter-rangs de deux parcelles entretenues différemment, puis déterrés fin juin. Les vignerons ont ensuite discuté des résultats pour établir des liens entre le niveau de dégradation des slips et les caractéristiques des parcelles (fertilisation, type de sol) et leur itinéraire de gestion des sols. 

Les conditions météorologiques du printemps ayant été très particulières (fort cumul de pluies, croissance de la vigne ralentie), les résultats obtenus ne reflètent pas forcément l’activité biologique des printemps classiques et sont parfois plus difficilement interprétables mais ils sont intéressants pour comprendre ce qui se passe dans le sol et donc pour les vignes.

L’interprétation des résultats permet de mettre en évidence différents points : les slips les plus dégradés sont retrouvés à la fois dans des parcelles conduites en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle. La dégradation est améliorée dans les rangs qui ont été semés avec un couvert cette année où auparavant mais avec des repousses. Elle est également meilleure lorsque des apports de matières organiques au sol ont été réalisés. Les slips sont moins dégradés dans des parcelles où il y a plus de passages de tracteur, du travail du sol plus important ou des enherbements naturels âgés. 

Ces résultats traduisent une activité biologique des sols qui serait favorisée par l’apport de matière organique et l’implantation de couverts renouvelés régulièrement. En effet, ces pratiques améliorent l’aération des sols, la pénétration et la rétention de l’eau ainsi que la structure du sol. Trop de travail du sol ou un enherbement vieillissant peuvent entraîner le tassement ou l’étouffement du sol ce qui réduira l’activité biologique. 

Les vignerons souhaitent reconduire cette expérience l’année prochaine pour affiner les résultats et pouvoir adapter leurs pratiques.

Célia Bregeon
Chambre d’agriculture Pays de la Loire