VIDEO - AG FNSEA 44 + JA 44 : Intervention de Christophe LABOUR - Carene

A l'occasion de l'AG commune de la FNSEA 44 + JA 44, les cantons ont pris tour à tour la parole.

Bonsoir, Ce soir, c’est plutôt l’administrateur MSA qui vous parle.

Le sujet que je veux aborder n’est pas simple, n’est pas réjouissant mais on a le devoir de ne pas l’ignorer. En effet , il n’est pas un trimestre où l’on n’entend pas dire : «Untel n’est pas bien» ; «Une telle à l’air triste et fatiguée» ; «T’as vu machin ? Il est en arrêt. Pourtant, son exploitation marche plutôt bien.» Quelquefois, la personne en question vient se confier à vous directement.

Vous avez compris, mon propos vise à mettre le doigt sur un mal de notre époque : le mal-être ou, en bon français, le burn-out. Notre activité est loin d’être épargnée. La pression économique, les contrôles administratifs, les aléas climatiques, la pression des entreprises avec lesquelles on travaille et qui élaborent des cahiers des charges toujours plus contraignants, les contraintes environnementales, la pression médiatique, les attaques répétées des anti-élevage et des écolos, etc. Toute cette pression qui étreint les agriculteurs et qui contribue à accentuer le mal-être n’est pas anodine et l’humain a ses faiblesses et ses limites.
 

Malgré ce constat bien terne, on peut prévenir et guérir ce malaise par des mesures simples.

Tout d’abord, la MSA est là pour écouter et aider les personnes qui le souhaitent à sortir de cette situation. Mais il faut également que l’administration et les pouvoirs publics assouplissent les règles et les contrôles. On nous parle si souvent de simplification administrative !
Il faut aussi un peu plus de respect de la part des entreprises, en amont et en aval.

L’agriculteur n’est pas qu’unsimple fournisseur de minerai. Nous avons besoin de reconnaissance. Mais il faut aussi que nous soyons ouverts et vigilants. C’est toute notre profession qui est concernée et qui doit avoir un regard sur son entourage professionnel. L’observation de simples signes de grosse fatigue, de résignation peut être le point de départ de dialogues, de conversations qui peuvent

crever l’abcès. Ouvrons-nous au monde extérieur. Souvent, nous sommes trop concentrés sur notre activité. Bien sûr, nos champs sont immenses mais les cabines de nos tracteurs sont si petites. Il y a tant à apprendre des autres. Ne restons pas focalisés sur nos soucis, sur notre métier.

La pratique d’une activité extérieure, ne serait-ce qu’une heure par semaine, quelle soit sportive, ludique ou intellectuelle, peut être d’un grand secours et peut nous prouver que ce ballon d’oxygène peut soulager nos angoisses et nos doutes. En conclusion, je voudrais simplement dire que notre activité, malgré ses contraintes, reste et restera le plus beau métier du monde. Mangez et faites manger du lapin.