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Viticulture - Des relevés d’auxiliaires dans les vignes pour déterminer une biodiversité fonctionnelle

Le 05/01/2024 à 14:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Viticulture - Des relevés d’auxiliaires dans les vignes pour déterminer une biodiversité fonctionnelle
@CAPDL

Les vignerons d’un groupe 30 000 Écophyto utilisaient la confusion sexuelle comme moyen de lutte majoritaire, or cette lutte coûte quatre fois plus cher qu’un passage d’insecticide et elle doit être réalisée en début de saison, sans savoir s’il y aura des dégâts de tordeuses.

À la vue de la baisse sérieuse des relevés de populations et de l’inexistence de dégâts, la question a émergée : peut-on se reposer sur les auxiliaires présents dans nos vignes pour maintenir un équilibre sanitaire satisfaisant ? L’objectif est de déterminer s’ils peuvent compter sur la biodiversité fonctionnelle afin de limiter l’usage d’intrants dans la lutte contre les tordeuses de la grappe. Pour cela, depuis 2021, des relevés annuels entre juin et juillet sont effectués sur la base des protocoles décrits par l’Observatoire français de la biodiversité (OFB) : des pots barber pour relever les insectes au sol, des hôtels à abeilles sauvages pour les hyménoptères, les lépidoptères sont capturés en réalisant des coups de filet et les oiseaux sont identifiés soient directement en vol ou à partir de leur cri. « Nous n’avons pas réalisé les relevés de chauve-souris car cela est conséquent à mettre en place et nécessite une connaissance pointue. Mais il est vrai que cet auxiliaire est un prédateur redoutable pour les tordeuses ! », précise l’animateur du groupe

« Tous les individus ne sont pas des auxiliaires directs des tordeuses, mais nous voulons avoir une vision globale de la biodiversité aux abords et au sein des parcelles. Une parcelle a été choisie sur chaque exploitation avec, à chaque fois, un relevé en début de rang et au sein de la parcelle. Nous voulons savoir si les auxiliaires pénètrent dans les parcelles malgré les différentes interventions mécanisées (entretien du sol, traitements, rognages…) et déterminer si un contexte parcellaire est plus performant que d’autres ».

Résultats et premiers constats

Le premier constat est que les populations de tordeuses sont restées quasi nulles pendant les trois années de relevés, il est donc impossible de conclure si la biodiversité présente était « fonctionnelle » par rapport aux tordeuses. Les premiers résultats ne montrent pas qu’une parcelle ou qu’un contexte est plus favorable systématiquement. Les populations, suivant les familles d’individus, sont très variables d’une parcelle à une autre et on relève parfois plus d’individus d’une même famille au sein de la parcelle alors que dans un autre contexte, nous les recensons plus en bordure de parcelle. L’analyse plus fine permettra de mettre en relief quels éléments contextuels et quelles interventions favorisent systématiquement et significativement les mouvements de populations d’individus. Ce qui est certain, c’est que chaque individu a besoin d’un gîte et d’un couvert à chaque étape de sa vie. Plus il y a de diversité végétale, plus il y aura d’abris et de sources de nourriture variées qui favoriseront une diversité de la faune. La diversité par le nombre contribuera ainsi à un équilibre général en lien avec la chaîne alimentaire. Reste à savoir si cette biodiversité sera fonctionnelle au sens de notre objectif de départ : la lutte contre les tordeuses de la grappe.

Les leviers d’actions identifiés pour le moment concernent plusieurs échelles : intra-parcellaire, extra-parcellaire, îlot et territoire. Nous confirmons les travaux réalisés historiquement par la LPO (Ligue de protection des oiseaux) et d’autres organismes et instituts sur le sujet. La préservation d’un enherbement dans l’inter-rang au moins sur une partie de la parcelle est une pratique réalisable, plutôt facile à mettre en œuvre à partir du moment où l’on gère la concurrence à la vigne. Des fauches tardives ou des zones non fauchées dans les tournières ou en bordure de parcelle peuvent être mises en place sans contraintes particulières. La présence de haies avec différentes strates fait partie des corridors à développer pour permettre la connexion des milieux, la circulation des individus. D’autres leviers comme des perchoirs ou des nichoirs s’avèrent efficaces s’ils sont bien réalisés et bien positionnés. Pour aller plus loin, la reconception d’une parcelle dès sa plantation intégrera aussi des zones humides et un format agroforestier. À noter toutefois que l’objectif final reste bien de préserver la capacité de production en limitant l’usage des produits phytosanitaires.

Florent Banctel
Chambre d’agriculture Pays de la Loire

   

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