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Volaille - Un abattoir au top de la protection animale

Delphine Cordaz
Le 21/04/2023 à 13:22 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Volaille  - Un abattoir au top de la protection animale
©GALLIANCE

Malgré un contexte compliqué en volaille, Galliance a investi 43 millions d’euros dans un abattoir, à Ancenis, conçu avec des Organisations non gouvernementales (ONG) liées au bien-être animal

Quand on évoque l’influenza aviaire, les responsables de Galliance répondent : temps long ! Vendredi 14 avril, le nouvel abattoir de volailles de la coopérative Terrena a été inauguré à Ancenis, après un déménagement à l’automne dernier. Pour le moment, il ne peut déployer sa pleine capacité en raison du manque de poulets, dû à la grippe aviaire qui a durement frappé les Pays de la Loire. « Un outil de cette taille, il s’en fait un tous les quinze ans en France et il servira dans les 40 prochaines années. Ce sont plus de 600 exploitations familiales, dans un rayon de 100 km, qui fourniront les volailles. Ici, on travaille sur du temps long, on pourra mieux passer les crises avec cet outil qu’avec l’ancien », a expliqué Dominique Grasset, président de Galliance et éleveur à May-sur-Evre (49).

Cet abattoir structurant, dédié aux filières différenciées (bio, Label rouge, marque Nouvelle agriculture et produits festifs), a intégré dès sa conception un haut niveau de biosécurité. Chaque camion est désinfecté et une désinfection embarquée, en plus, peut être activée à tout moment par le chauffeur quand celui-ci l’estime nécessaire. Le process est passé de 24 heures à 6 heures. « On a amélioré notre compétitivité, on est plus performant dans le traitement de la matière avec une plus belle qualité possible. Grâce à une meilleure productivité, on peut générer plus de flux de matière, on est capable de livrer plus rapidement. On peut réagir à une commande qui tombe à 8 h », a souligné le directeur-général de Galliance, Arnaud Poupart-Lafarge. L’outil, qui a nécessité un investissement de 43 millions d’euros, a une capacité d’abattage de 550 000 animaux par semaine (contre 400 000 avec l’ancien). 

Une concertation avec les ONG

La coopérative a sollicité des Organisations non gouvernementales (ONG) spécialisées, comme OABA, pour intégrer des technologies répondant au bien-être animal. La première technologie se déploie au niveau du quai d’attente des volailles qui est mieux ventilé et tempéré. Un bâchage micro-perforé, au niveau des camions, facilite aussi la circulation de l’air l’été et protège du froid l’hiver. Toujours au niveau du quai, une lumière bleue est émise, de sorte que les poulets se croient en pleine nuit, ce qui réduit le niveau de stress. Autre avancée, les caisses de transport ont des coins arrondis pour améliorer le confort des animaux.

L’autre innovation consiste à faire passer les poulets dans un tunnel durant six minutes où l’oxygène se raréfie au fur et à mesure. Cela conduit à une anesthésie au CO2 qui remplace la méthode par électricité. Au moment de l’abattage, le poulet est donc endormi de manière moins stressante. « On le voit sur les volailles qui n’ont plus du tout de point rouge qui est la marque du stress », confie Dorig Le Floch, directeur du site. 

Grâce à ces deux principales technologies, Galliance pourra commercialiser des volailles répondant aux exigences du référentiel de l’European chicken commitment (ECC)*.

 

Des innovations à toutes les étapes

La haute performance de l’abattoir s’incarne par le recours à la robotisation du site. De l’accrochage à la mise en barquette, la volaille n’est touchée que deux fois par les employés. Le gain de temps se fait notamment au moment du ressuyage (refroidissement) qui est maintenant tout en ligne. Chaque poulet est scanné via une caméra qui permet de déterminer son poids et il est identifié à un crochet. 

La robotisation de la ligne filet permet un dépilement, et une mise en barquette automatique amène un gain de productivité très notable. Le filet est pesé au préalable et le robot sait assembler automatiquement les filets pour obtenir le poids cible exact de la barquette. 

Les cartons d’emballage sont accrochés à une chaîne automatique et les opérateurs peuvent sélectionner celui dont ils ont besoin, qui sera envoyé via une ligne. Enfin, le suivi de commandes se fait en temps réel, « on sait combien on a de palettes, où elle se trouve et quand elle est finie », détaille Dorig Le Floch. Enfin, les salariés ont été sollicités pour concevoir toute une série de petites améliorations afin de rendre les postes de travail plus ergonomiques, et ainsi diminuer les troubles musculosquelettiques. 

Les chiffres clés de l’abattoir Galliance à Ancenis :

  • 43 millions d’euros d’investissement dont 5,6 millions d’euros de subventions

  • 260 CDI transférés (75 CDI à recruter en 2023)

  • 620 exploitations (130 éleveurs bio, 280 en Label rouge et 210 sous la marque La Nouvelle agriculture)

  • 550 000 poulets par semaine

  • 6 h de process contre 24 h auparavant

  • 18 000 m2 contre 8 000 m2 pour l’ancien abattoir

  • 3 lignes : poulet entier, filet et cuisse (40 % des poulets restent entiers, ce qui correspond au marché du bio)

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Un marché crispé et inquiétude sur les installations

Malgré les difficultés actuelles du marché du bio, les acteurs de Galliance estiment qu’il faut poursuivre dans cette voie. D’ailleurs, Terrena a une position de leader dans la volaille bio. Olivier Touzalin, directeur marketing, relativise : « la Covid avait gonflé les ventes bio. Il faut comparer avec 2019 et on n’est pas très loin de ces chiffres. Oui, il y a un trou dû à l’inflation mais on doit garder l’ambition sur ces parts de marché ». Aujourd’hui, seulement la moitié des exploitations ont « remis » des volailles dans la région. Mais la vraie inquiétude se situe plutôt au niveau des installations. Dominique Grasset s’en fait l’écho : « Finalement, peu arrêteront. Certainement ceux qui sont proches de la retraite. Mais la difficulté se situe plus sur le recrutement de nouvelles installations. Les promotions sur les formations professionnelles en volaille ne sont pas très fournies. »
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*Porté par une trentaine d’ONG de protection et de bien-être animal à destination des acteurs de l’agroalimentaire, pour améliorer les standards d’élevage et d’abattage de poulets

   

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