Après quatre ans d’exercices, le Conseil métropolitain des acteurs de l’Alimentation (CMAA) – l’instance de
suivi du Projet alimentaire territorial (PAT) de Nantes Métropole – en est aujourd’hui à l’heure de ses premiers bilans.
Quelles réussites ? Quels échecs ? Quelles actions poursuivre, faire évoluer, ou arrêter ? Autant de questions qui permettront d’ajuster les objectifs du Projet alimentaire territorial (PAT) aux besoins et attentes des Nantavores*.
L’évaluation du PAT par le CMAA
Depuis 2019, Nantes métropole avait confié la gouvernance de son PAT au Conseil métropolitain des acteurs de l’alimentation (CMAA), réunissant 22 experts de l’alimentation (de sa production à sa consommation). Après quatre ans d’existence, celui-ci a donc souhaité prendre le temps d’une première évaluation des différents chantiers du PAT. Le PAT nantais se formalise en effet, depuis 2019, par huit engagements, déclinés en 30 actions, elles-mêmes regroupées autour de trois chantiers dits « prioritaires » : agriculture, accessibilité alimentaire et sensibilisation, et école.
L’évaluation en cours du CMAA est revenue sur ces chantiers, afin d’adopter, pour chacun, une position commune quant aux réussites et difficultés rencontrées. Un travail qui sera ensuite présenté aux élus de la métropole, courant 2023.
Vers une évolution des objectifs agricoles du PAT nantais
L’avancement du « chantier agriculture » a pu se faire grâce à l’analyse par l’Auran (Agence d’urbanisme de la région nantaise) des diagnostics agricoles réalisés par la chambre d’agriculture en 2016 et 2021. Le CMAA a ainsi constaté que les résultats des actions du PAT issues du partenariat de 20 ans entre la métropole et la chambre d’agriculture (défrichage, accompagnement à l’installation, etc.) étaient très positifs. En e et, à l’inverse des tendances (nationales, régionales et départementales) à la diminution, le nombre de sièges et la SAU de la métropole restent stables depuis dix ans. L’importance de maintenir ces actions socles a ainsi été soulignée par le CMAA.
En revanche, les objectifs de 50 % des exploitations et 50 % de la SAU en bio d’ici 2025 ont, eux, été jugés inatteignables en l’État. Bien que la métropole se situe sur ce sujet au-dessus de la moyenne départementale – déjà à la pointe à l’échelle nationale –, l’horizon 2025 paraît trop proche. Des propositions ont donc été faites de repousser la date limite, ou d’intégrer dans ces objectifs les pratiques respectueuses de l’environnement (tout herbe, autonomie alimentaire, réduction des phytosanitaires, etc.), afin de mettre en valeur la diversité des démarches positives.
Enfin, la question de ne peut-être pas s’attacher qu’à un objectif quantitatif sur la bio, mais de viser aussi une relation qualitative d’interconnaissances entre producteurs locaux et consommateurs, a été largement discutée. Ceci permettrait en effet de ne pas tendre à une consommation hors-sol de labels, mais bien à une meilleure connaissance du territoire par tous les consommateurs, dans leurs diversités.
* « Les Nantavores » est le nom du magazine du PAT nantais. Comme le précise la page internet dédiée : « C’est le nom donné aux habitants de la métropole nantaise qui s’efforcent de mieux manger tous les jours, en choisissant des produits frais, de saison et locaux. »
CONTACT :
THOMAS HUNEAU
Conseiller en développement territorial
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