Bio - Une journée dédiée au renouvellement des générations en agriculture

Mardi 8 octobre, au foirail de Châteaubriant, Jeunes agriculteurs Pays de la Loire a organisé une journée dédiée à la remise des prix de l'agriculture biologique et au renouvellement des générations avec deux tables rondes.

L’après-midi a débuté avec la remise des prix aux Ambassadeurs de l’agriculture biologique. Partenaires du projet « Ambassadeur de l’agriculture biologique », la chambre d’agriculture Pays de la Loire, représentée par François Beaupère, et le conseil régional, représenté par François Guyot, conseiller à l’agriculture, ont remis les prix au lauréat présent. Hugo Davy, président des Jeunes agriculteurs Pays de la Loire, a ouvert l’événement en soulignant les défis liés au renouvellement des générations dans le secteur agricole. Il a chaleureusement félicité les trois lauréats, Manon, Marlène et Niels, qu’il a qualifiés de véritables « acteurs de l’innovation, de la résilience et de l’avenir de notre agriculture biologique ». Ces jeunes agriculteurs démontrent, selon lui, que l’agriculture peut se réinventer à travers des modèles écologiques viables et durables, malgré les incertitudes actuelles entourant le bio.

Niels Ven Der Shoot, l’un des lauréats, a pris la parole pour partager son expérience. Avec son épouse, ils gèrent une exploitation de vaches jersiaises en Vendée, illustrant parfaitement l’équilibre entre tradition et innovation. À travers un échange animé par Aurélie Beillard-Lefevre, responsable RGA pour JA Pays de la Loire, Niels a pu évoquer les défis et les satisfactions de son quotidien d’agriculteur bio.

L’après-midi s’est poursuivi avec deux tables rondes animées par Jordy Bouancheau, élu régional et national Jeunes agriculteurs, autour des thématiques de l’approvisionnement local et de la contractualisation. Des enjeux cruciaux pour l’installation durable des jeunes agriculteurs ont été abordés, avec un focus particulier sur la manière dont l’approvisionnement local peut créer des opportunités économiques stables.

La première table ronde, consacrée à l’approvisionnement local, a réuni François Guyot, Fanny Lemaire, présidente d’Interbio et Catherine Gandon-Giraud, directrice des achats de Restoria. Chacun a apporté un éclairage sur les défis et les opportunités offerts par le circuit local, notamment dans le cadre de la loi ÉGAlim, qui favorise l’essor de l’approvisionnement local.

La deuxième table ronde, intitulée « En quoi la contractualisation sécurise-t-elle l’installation ? », a permis d'aborder cette question cruciale pour les jeunes éleveurs. Dorothée Taillandier, responsable achats vifs Pays de la Loire pour Charal et le groupe Bigard, et Julien Dersoir, élu JA 49 et éleveur de veaux, ont partagé leurs visions de la contractualisation. Julien a souligné les avantages de la contractualisation : les contrats ont rassuré les banques à son installation. Toutefois, il a aussi pointé du doigt certaines limites, comme l’inadéquation des grilles tarifaires avec les spécificités de certaines exploitations. Pour Dorothée Taillandier, la contractualisation chez Charal est un outil de sécurité, permettant de stabiliser les relations entre éleveurs et industriels tout en répondant aux attentes des consommateurs.

Cette journée a permis de souligner les enjeux du renouvellement des générations en agriculture et les défis qui perdurent. Jordy Bouancheau a tenu à préciser que pour JA, la condition indispensable à l’installation est d’avoir des élevages durables, à la fois sur le plan des revenus, à la hauteur du travail fourni, et sur le plan environnemental. « Un jeune qui s’installe aujourd’hui doit intégrer l’évolution du climat et anticiper ces tendances dans ses projets », a-t-il souligné. Hugo Davy a rappelé que « ce renouvellement ne se fera pas sans un effort collectif. Nous devons tous, syndicats, pouvoirs publics, filières agricoles et partenaires privés, continuer à œuvrer pour installer des jeunes et tous les porteurs de projet qu'ils soient du milieu agricole ou non ».

À travers des discussions constructives et des témoignages, cette journée a démontré que l’agriculture de demain, qu’elle soit bio ou conventionnelle, devra être à la fois durable, viable et ancrée dans les territoires.

Pauline BALMOT 
JA PDL