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Colza : les insecticides ce n’est pas automatique
Le 10/07/2023 à 10:26 I
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©Terres Inovia
Des techniques à méditer pendant l’été pour les prochains semis de colza. Le colza a la réputation d’être gourmand en pesticides et notamment en insecticides. Le groupe Dephy du Layon dans le Maine-et-Loire a réussi à diminuer l’utilisation des insecticides en jouant sur les leviers agronomiques. Une journée de formation dispensée par Terres Inovia a permis de rassurer les membres du groupe sur la présence de ravageurs dans la parcelle en indiquant sous quelles conditions les ravageurs, jusqu’alors traités chimiquement, ne sont plus nuisibles. Clés de la réussiteLa grande clé de réussite est l’implantation du colza et sa dynamique de croissance à l’automne. Le but est d’obtenir des colzas bien développés avant le début de l’hiver et ainsi de se passer d’insecticides à l’automne. Pour cela, le semis est précoce, autour du 15 août, période à laquelle il y a souvent une pluie d’orage favorable à la levée. Des engrais organiques sont épandus avant l’implantation, de type lisier ou digestat liquide, qui sont très bien valorisés par le colza : les apports maximums sont de 50 unités d’azote efficace et 100 unités d’azote total. Quand toutes ces conditions sont réunies, on peut dépasser les 3 kg/m² de biomasse de colza en entrée d'hiver. Avec de tels colzas, les attaques d’altises ou de charançons du bourgeon terminal n’ont que peu d’effet sur le développement de la plante. Les colzas supporteront également mieux la présence de tenthrèdes de la rave ; ces petites chenilles noires sont tout de même à surveiller car elles peuvent être très voraces. Attaques de méligèthes, pucerons cendrés ou encore charançonsContre les attaques de méligèthes, l’association d’une variété à floraison très précoce à hauteur de 5 % lors du semis permet de contenir les méligèthes en-dessous du seuil sur la variété d’intérêt. Il est d’autant plus important de ne pas les éradiquer car ils seront des pollinisateurs importants par la suite. Cette technique est efficace si la variété d’intérêt n’est elle-même pas trop précoce et qu’il y a une réelle différence de stade entre les deux. Contre les pucerons cendrés, sur les parcelles bordées de haies, les auxiliaires sont souvent suffisamment présents pour empêcher la propagation des pucerons plus loin dans la parcelle. En effet, les pucerons apparaissent d’abord en bordure de parcelle avant de migrer plus à l’intérieur si la population n’est pas stoppée. De nombreux auxiliaires consomment des pucerons tels que les coccinelles, les syrphes ou les chrysopes. La présence de haies autour des parcelles est favorable à leur présence et en quantité suffisante pour stopper les attaques. Les pieds attaqués seront pénalisés, mais l’objectif est de surveiller régulièrement que les auxiliaires prendront le dessus sur les pucerons pour qu’ils ne progressent pas plus dans la parcelle. Pour le reste des ravageurs, charançons de la tige et charançons des siliques, la surveillance doit être mise en place avec l’installation d’une cuvette jaune et l’observation des parcelles. Le charançon de la tige du colza, notamment, est à bien identifier. En effet, il ne faut pas le confondre avec le charançon de la tige du chou non nuisible pour le colza. Le moyen le plus simple pour les différencier est d’observer la couleur du bout des pattes, roux pour le charançon de la tige du chou et noir pour celui du colza. Si vous en piégez dans la cuvette jaune, l’eau savonneuse de la cuvette à tendance à noircir les insectes qui y séjournent et rend difficile cette distinction. Il est recommandé de laisser sécher les charançons capturés dans du papier pour les observer quelques heures plus tard afin de bien identifier la couleur des pattes des charançons. Pour le charançon des siliques, il n’existe pas de moyen agronomique permettant de limiter les effets. Ce charançon n’est pas toujours présent, il faut surveiller et réaliser des comptages pour voir si le seuil de traitement est atteint. Traiter uniquement le tour des parcelles peut parfois suffire à endiguer l’attaque et éviter un traitement en plein. Le charançon n’est pas directement nuisible mais il crée des piqûres d’entrée sur les siliques pour les cécidomyies, qui peuvent être très nuisibles et contre lesquelles il n’existe pas de traitement. En parallèle du travail réalisé pour diminuer les insecticides, l’utilisation des fongicides a également diminué dans le groupe Dephy. Cela passe par les rotations longues qui permettent de ne pas traiter contre le sclérotinia si le colza revient tous les cinq ans au moins et sans cultures relais tels que le tournesol ou la luzerne. Pour les autres maladies, le choix de variétés peu sensibles est à privilégier. Benoit Foucault - Chambre d’agriculture Pays de la Loire Ecrire un commentaire |
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