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[COVID-19] Loire-Atlantique - « La filière viticole doit être soutenue »

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 30/03/2020 à 08:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
[COVID-19] Loire-Atlantique -  « La filière viticole doit être soutenue »

Carmen Suteau, présidente du Syndicat des vignerons indépendants nantais, fait le point sur la situation des vignerons dans ce contexte de crise sanitaire.

Quelle était la situation pour la filière viticole avant l’annonce du confinement par le Président de la République lundi 16 mars ?
La filière commençait à être fragilisée la semaine précédente notamment avec la fermeture des frontières de la Chine. Cette décision venait s’ajouter au Brexit et à la hausse de la taxe pour les alcools de moins de quatorze degrés vers les Etats-Unis.
Depuis décembre 2019, les ventes à l’export s’effondrent alors que, pour les vignerons nantais, l’export représente en situation normale environ 15 % du chiffre d’affaires. 

Et aujourd’hui, quel est l’impact de cette crise sanitaire ?
Avec l’annulation des salons, comme Prowein en Allemagne et les salons des vignerons indépendants et diverses manifestations extérieures comme les foires, c’est une perte de marché directe évidente. Pour les vignerons indépendants, la période des portes ouvertes, qui représente une part importante du chiffre d’affaires de l’année, devait démarrer dès le vendredi 20 mars.
La plupart des caveaux sont fermés et/ou désertés par les clients. Les salariés travaillant en cave sont nombreux à être en chômage partiel.
Concernant les circuits Restauration et Traiteurs, plus personne n’achète. On a même des retours de palettes de vins de la part des restaurateurs car ils ferment leur établissement. Nous devons donc gérer ces retours en prenant des précautions pour manipuler les palettes, les plastiques, etc., stocker ces bouteilles et payer les transporteurs. 

A propos des transporteurs, quelles sont leurs priorités ?
Ils vont à l’essentiel : l’alimentaire, le médical, l’hygiène. Et livrent principalement la grande distribution. Le transporteur avec qui je travaille m’a informée qu’il ne livrera plus les particuliers donc les commandes par Internet s’arrêtent.
Clairement, nous sommes au point mort sur quasiment tous les circuits sauf la grande distribution. Mais ils nous annoncent qu’ils ont du stock donc le volume livré en vin est en baisse de 50 % par rapport au volume habituel. Nous avons des frais engagés, la mise en bouteille est faite mais les bouteilles ne partent pas. On doit tout stocker.
On estime que la filière viticole a plus de trois mois d’impact de vente annulée au minimum : sur mars, avril et mai, on ne vendra rien alors que c’est une période où la consommation est dynamique. Malheureusement, comme tout le monde, nous ne savons pas combien de temps cela va durer.

A combien estimez-vous la perte moyenne pour les exploitations du vignoble nantais ?
Dans le vignoble nantais, une exploitation moyenne possède 30 ha de vigne et fait un chiffre d’affaires de 350 000 €, soit 11 000 à 12 000 €/ha. L’impact est estimé autour de 100 000 € par exploitation sur trois mois à venir d’activité fortement ralentie. Je suis très inquiète pour la viticulture aujourd’hui.
Et encore, nous n’avons pas de perte de produit comme c’est le cas en horticulture. Nos produits vont être stockés mais pourrons-nous les vendre plus tard ? Même si on en revend à partir de septembre, on aura un stock important qui va perdre de la valeur au fil du temps. Avec le chômage partiel, la baisse de salaire et le fait que le vin n’est pas un produit de première nécessité, les ventes seront faibles. 

Comment les vignerons seront-ils aidés dans cette situation inédite ?
La filière viticole s’est réunie et va faire des demandes auprès de la MSA et de la DRFip*. On sait déjà que la MSA n’appelle pas les cotisations des premier et deuxième trimestres 2020. Par contre, pour les cotisations exploitant, on ne sait pas. La filière demande une annulation des parts salariales et patronales. Des points seront actés au niveau national mais il faut que l’on fasse remonter nos spécificités par filière.
Du côté de la DRFIP, on attend toujours le remboursement de la TFNB qui a été pris en charge partiellement après le gel de 2019.
Du côté des banques, on aimerait que soit appliqué le prêt facilité bancaire via la Banque publique d’investissement sauf que, selon les premières remontées, elles font comme si elles n’étaient pas au courant de ce système !
Certains vignerons ont un à deux mois de trésoreries, d’autres, seulement quinze jours. Si ces exploitations ne sont pas soutenues, si la filière entière n’est pas accompagnée, nous ne passerons pas le cap.
Et nous n’avons pas encore passé la période de gel… J’espère que le temps sera clément avec nous cette année.

*Direction régionale des finances publiques.

   

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