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[COVID-19] L’enseignement agricole à l’ère du numérique

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 14/04/2020 à 08:30 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
[COVID-19] L’enseignement agricole à l’ère du numérique
©DR

Le personnel des établissements scolaires agricoles a mis en place des outils numériques pour que élèves et apprentis continuent de suivre leurs cours.

Depuis quelques semaines, seules quelques chèvres se baladent au lycée général et technologique agricole Jules-Rieffel à Saint-Herblain... Dans les lycées agricoles, CFA, CFPPA ou MFR du département, l’ensemble du personnel est en télétravail.
« Sur nos quatre sites, trois sont fermés. Nous avons regroupé la logistique à Jules-Rieffel et j’ai délivré un justificatif de déplacement permanent à une trentaine de personnes pour relever le courrier, entretenir les sites, maintenir la production horticole à Nozay... », explique le directeur de l’EPLEFPA Nantes Terre Atlantique, Stephen Bonnessoeur.

Pour tous les établissements, la première semaine de fermeture a été celle de la mise en route. Après avoir informé élèves, parents, maîtres de stage et d’apprentissage, les enseignants ont pris possession de différents outils numériques : des logiciels institutionnels comme EcoleDirecte, ProNote pour les lycéens et Ypareo pour les apprentis et d’autres, grand public, comme Classroom, Discord ou Whatsapp.

Sylvain Feray, directeur de la MFR du Val d’Erdre à Riaillé a fait le choix de ne pas multiplier les outils « car certains de nos élèves ne sont pas forcément habitués à leur utilisation. Nous avions déjà un Drive avant le confinement pour partager des documents. Mais passer d’un face à face entre formateurs et apprenants à un système tout numérique, ce n’est pas simple, pour nous et pour nos jeunes »

Cette situation met aussi en lumière des disparités fortes concernant le numérique : « Certains de nos jeunes ont des problèmes de connexion Internet. D’autres n’ont pas accès à un outil informatique adéquat et ne travaillent qu’avec leur téléphone portable. A la MFR de Carquefou, ça représente 3 à 5 % de nos jeunes », complète le directeur James Aubry.

Au lycée Rieffel, ces jeunes ont aussi été recensés : ils sont 70 sur environ 500 élèves à qui des contenus papier sont envoyés. « Il y a une solidarité entre les élèves. Dans ma classe, une élève utilisait sa 4G pour suivre les cours en visio. Elle est arrivée au bout de son forfait donc une camarade l’appelle lors du cours et elle peut participer en haut-parleur. Ils arrivent à trouver leur propre adaptation et ça se passe bien de manière générale. Ils jouent le jeu », témoigne Marine Langlois, professeur en zootechnie au lycée Briacé dans lequel tous les élèves sont équipés d’une tablette sur laquelle ils peuvent aussi consulter le journal Le Petit Confiné, créé pour partager des informations générales et ludiques.

Au cas par cas

Pour assurer la continuité pédagogique et maintenir les cours prévus, les enseignants font preuve d’ingéniosité : visite virtuelle d’une exploitation agricole, travaux pratiques sur son animal de compagnie pour observer les normes physiologiques, création de questionnaires pour s’auto-évaluer…

En parallèle, un suivi personnalisé s’est mis en place. « On appelle les jeunes pour savoir comment ils vont moralement, savoir si tout le monde est en bonne santé dans leur entourage… On ne veut laisser personne en souffrance », confie Julien Urvoy, enseignant au lycée Saint-Clair Derval.

Ce lien, essentiel pour tous, s’ajoute à la préparation des cours, évaluations et corrections ainsi qu’aux sollicitations quotidiennes des élèves : Julien Urvoy peut recevoir jusqu’à 50 messages par jour. Mais pour les enseignants, il est important de garder une dynamique et de se rendre disponible car, selon les formations, la motivation et la disponibilité des élèves est différente. 

En apprentissage, « la continuité pédagogique est plus compliquée à mettre en place pour eux car ils doivent s’organiser entre le temps scolaire et le temps sur l’exploitation agricole », remarque Anouk Moreau, formatrice à la MFR de Carquefou.

En général, les patrons jouent le jeu en laissant du temps à l’apprenti pour qu’il travaille ses cours. Selon la formation, les enseignants adaptent donc le rythme des cours : une fois par semaine pour des BTS, deux heures ou cinq heures par jour pour des Bac pro CGEA… « C’est difficile pour certains élèves. Le plus souvent, ils aiment travailler en groupe, échanger, pouvoir poser des questions après le cours. Certains risquent de décrocher si la situation dure longtemps et cela pourrait avoir un impact sur la réussite des examens », s’inquiète le directeur James Aubry.

Une situation inconfortable aussi pour les enseignants qui, à la date du 7 avril, n’ont pas de visibilité sur l’organisation des examens et contrôle en cours de formation (CCF), et qui, c’est certain, préfèreraient être en classe : « Mes élèves me manquent ! »

   

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