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Elevage - « Il faut donner des perspectives au monde de l’élevage »

Le 13/10/2023 à 10:47 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Elevage - « Il faut donner des perspectives au monde de l’élevage »
@ACTUAGRI

Le président de la FNSEA se félicite de la mesure de défiscalisation applicable au cheptel bovin annoncée par Bruno Le Maire lors du Sommet de l’Elevage. Au-delà de la conjoncture économique, les éleveurs doivent bénéficier de réelles perspectives à long terme pour leurs activités

En visite au Sommet de l’Elevage, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé que le projet de loi de finances pour 2024 comprendrait une défiscalisation de 150 € par vache afin de « réduire l’imposition des éleveurs qui résulte de l’augmentation de la valeur de leur stock ».

Cette annonce vous satisfait-elle ?

Arnaud Rousseau : C’est effectivement une victoire pour les éleveurs, qui résulte de l’action déterminée de la FNSEA et de ses associations spécialisées FNB et FNPL auprès du ministère de l’Economie. Cela fait des mois que nous alertons le gouvernement sur une dégradation inédite des trésoreries des éleveurs, en raison de l’augmentation de la valeur des vaches allaitantes et laitières du fait des hausses de marché et de l’inflation. La mesure reprend l’essentiel des propositions que nous avons avancées et constitue une réponse qui répond à la problématique actuelle. Je m’en félicite. Mais l’avenir de notre élevage et donc de notre souveraineté alimentaire dans ce secteur passent aussi par la préservation durable de prix rémunérateurs, qui offrent des perspectives aux éleveurs. La bonne tenue des cours a redonné des couleurs à l’élevage, il faut préserver cet acquis. 

Qu’est-ce qui pourrait freiner la tendance actuelle à la décapitalisation bovine ? 

Nous vivons une situation paradoxale. Qu’il s’agisse du lait ou de la viande, la demande reste dynamique, contrairement à ce que l’on entend. Et pourtant, nous perdons des vaches et nous importons davantage. Il est donc urgent de donner aux jeunes qui veulent s’installer de réelles perspectives de rentabilité économique, issues de leur production mais aussi des nombreuses aménités positives de l’élevage en faveur des territoires et de la biodiversité. Il est temps de faire concorder les discours sur l’importance stratégique de l’activité agricole et la réalité quotidienne des exploitations où l’on multiplie les contraintes administratives, réglementaires ou en matière de bien-être animal. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas de normes ni de règles, mais qu’il faut qu’elles soient corrélées à la vie réelle des entreprises. 

Comment surmonter ce décalage entre la parole publique et les décisions prises sur le terrain ? 

Lorsque j’ai été reçu par le Président de la République il y a trois semaines, je lui ai demandé la mise en place d’indicateurs qui mesurent l’adéquation entre la parole publique et la concrétisation des politiques publiques. Le gouvernement précédent avait par exemple mis en place une réflexion autour du Varenne de l’eau et du changement climatique qui devait conduire à lever un certain nombre d’obstacles à la mise en place d’une politique de stockage de l’eau. Deux ans après, où en sommes-nous ? Combien y a t-il de mètres cubes de stockages en plus en France ? Autre exemple : Marc Fesneau a lancé le plan haies avec un objectif extrêmement ambitieux : planter 50 000 km de haies d’ici 2030. Mais la haie en France est régie par plus d’une dizaine de textes réglementaires, français ou européens. 

Comment convaincre, ceux qui n’ont pas de haies d’en planter, quand on entend les difficultés rencontrées au quotidien par les agriculteurs qui en ont ? Comment le président de la République a-t-il réagi à cette proposition ? 

Il s’y est montré globalement favorable. Nous proposons donc que l’on construise ces indicateurs ensemble avec les pouvoirs publics, de manière ni politique, ni polémique, et que l’on se retrouve deux fois par an pour constater les évolutions. Le monde de l’élevage est aujourd’hui confronté au développement de la maladie hémorragique épizootique (MHE). 

Faut-il en craindre les conséquences ? 

Nous pouvons d’abord nous féliciter de disposer d’un système sanitaire qui permette de détecter rapidement cette maladie et de prendre les bonnes mesures en urgence. Je pousse pour que nous puissions rétablir rapidement les flux commerciaux. Mais cet épisode nous rappelle l’importance de construire ou de renforcer les filières de production de valeur sur le territoire sur lesquelles nous appuyer. 

Actuagri
 

Différents axes - Le plan de reconquête de la souveraineté de l’élevage

L’une des principales annonces réside dans l’axe œAméliorer le revenu des éleveurs, y compris en renforçant la compétitivité des filières d’élevage” . Ici, l’Etat entend que le maintien d’éleveurs dans tous les territoires de France dépend avant tout du revenu que l’éleveur peut tirer de son travail. La compétitivité des filières d’élevage passe plus généralement par tous les maillons de la chaîne agroalimentaire et la sécurisation des débouchés pour nos productions à l’export. Dans ce cadre, l’action de l’Etat passera par : 

  • une adaptation de la fiscalité s’appliquant sur les élevages bovins, afin de limiter l’imposition des éleveurs résultant de la hausse de la valeur de leurs vaches, , avec une provision de 150 € par vache allaitante ou laitière, la disposition étant plafonnée à 15 000 € par exploitation ;

  •  le contrôle du respect des lois EGAlim, qui ont permis de protéger ce revenu ;

  • l’amplification des contrôles sur la bonne application des obligations contractuelles au regard des prix de contractualisation ;

  • un encouragement de la prise en compte de la durabilité du mode de production dans les actes d’achat en : 

    • accompagnant, y compris au plan technique, les acteurs de la restauration hors domicile, notamment sur l’obligation d’affichage de l’origine des viandes ; 

    • faisant une réalité de l’obligation, pour la restauration collective, d’utiliser à compter du 1er janvier 2024, au moins 60% de produits de viande issus d’élevage durable ou sous signe officiel de qualité et d’origine (100% pour la restauration collective dépendant de l’Etat) : bio, indication géographique, labels rouges… ; procédant à des campagnes de contrôle sur ces points pour en faire respecter les dispositions.

Différents axes ont aussi été présentés et portent sur œObjectiver et promouvoir les apports de l’élevage” ; œAccroître l’attractivité du métier d’éleveur” en travaillant notamment le contenu du pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOA) ; et replacer l’élevage au cœur de la transition écologique.
​​​​​​​
D’après communiqué

   

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