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Loire-Atlantique - Au Pique-nique, de la convivialité malgré tout

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 03/08/2020 à 08:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Loire-Atlantique - Au Pique-nique, de la convivialité malgré tout

Malgré le confinement et la crise sanitaire, le Pique-nique chez le Vigneron indépendant a pu se tenir cette année. Pour le plus grand plaisir des amateurs de vins... et de convivialité.

C’est au milieu des vignes de pinot gris que Philippe Marchais a installé quelques tables et parasols pour cette édition particulière du Pique-nique chez le Vigneron indépendant. En effet, traditionnellement le week-end de Pentecôte, cette 10e édition a été maintenue en 2020 mais repoussée à fin juillet suite à la crise sanitaire liée à la Covid-19 et au confinement. Dimanche 26 juillet, donc, une quinzaine de personnes se sont invitées sur les hauteurs du fleuve royal à Thouaré-sur-Loire. 

Pour les Marchais, tout a commencé en 1947 au village de la Bronnière au Loroux-Bottereau. Au fil des années, le domaine se développe pour atteindre aujourd’hui 22 ha dans cette commune du sud de la Loire. L’un des fils de Rogation Marchais, Philippe, poursuit l’aventure dès 1987 et étend donc le vignoble sur la rive droite avec 3,5 ha.

Son frère aîné, Jean-Claude, le rejoint en 2006 et développe le commerce à l’export. Tous les deux créent un grand chai alliant vins et oenotourisme grâce à un bâtiment moderne (une salle de réception, une cave, une zone de stockage…) et l’installation de tonneaux aménagés. C’est ici, à Thouaré, que le projet a pris vie en 2010. Au total, le domaine des Frères Marchais possède ainsi trois terroirs et quinze cuvées qu’il aime faire découvrir à ses convives.

Servi à 6°C ou 16°C ?

La journée du 26 juillet a naturellement démarré par un apéritif autour de quatre vins : le Melon B., un Muscadet 2018, un Champtoceaux 2015 et un Côteau d’Ancenis Malvoisie 2018. Avide de connaître les avis de ses convives d’un jour - composant un panel de choix de 30 à 65 ans ! -, Philippe Marchais n’hésite pas à questionner, faire deviner, observer. Avec ce Melon B. servi à 6 °C, le vigneron cible les 20-35 ans : une fraîcheur explosive en bouche suivie d’une note acidulée. 

Alors que le Champtoceaux, le dernier né des crus du Muscadet élevé sur lie pendant minimum 17 mois, dévoilera toutes ses facettes servi à une température bien plus élevée...16°C ! Chacun y va de son bon mot et compare les différentes sensations procurées par ces quatre dégustations : « j’aurais dit 10°C mais pas plus », « ce Melon B., très bien en apéritif », « le Champtoceaux, plutôt pour accompagner à un plat », « je préfère les vins plus sucrés, comme le Malvoisie ». 

De l’entraide entre vigneron

A table, les échanges se poursuivent avec un vin rouge Plant Breton, 100 % cabernet franc, « le compagnon idéal de ce fromage de chèvre ! », et avec le Rosé Océane en 100 % Plantet (ou 54-55). Au menu : une salade composée, des tartes salées et quiches, des légumes du jardin, des oeufs durs, et en dessert, fruits à volonté et gâteau au chocolat.

Après avoir visité la cave et passé commande de quelques bouteilles en respectant les mesures sanitaires en vigueur, certains ont prolongé le plaisir grâce à une balade commentée dans les vignes sous une météo estivale : explication de la greffe, des conséquences du phylloxera, de la vendange en vert, de l’effeuillage, du rôle de « ventilateur » du vent sur les vignes ou encore de l’importance du sol et donc du terroir pour créer un vin authentique. 

Le vigneron, qui se définit, lui et ses collègues, comme des personnes « qui prennent soin de la nature aussi », n’a pas hésité à répondre aux questions sur sa pratique culturale : des vignes conduites principalement en conventionnel sous la certification Haute valeur environnementale niveau 3 (HVE) à l’aide des méthodes de biocontrôle, et une partie en Agriculture biologique en collaboration avec un confrère en bio.

« Il conseille mes employés sur cette partie-là. Avec un autre collègue, nous partageons une machine à vendanger que l’on rénove tous les quatre ans pour en améliorer la performance. Elle est équipée d’un trieur, par exemple. Cette année, mon collègue en bio, qui vendange à la main, est intéressé pour l’utiliser. Je vais donc lui prêter la machine et, lui, il viendra me donner un coup de main pour les parcelles que je vendange en manuel. »

Des savoirs-faire partagés, de la solidarité et de l’entraide mais aussi de la convivialité et de la passion : des valeurs que Philippe Marchais a su transmettre lors de cette journée ensoleillée, un moment suspendu au rythme de la nature.

   

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