En octobre 2019, la cuma du Nord a changé ses trois anciennes tonnes à lisier dont une avec une rampe multi-buses par deux tonnes avec enfouisseur : une satisfaction pour les adhérents.
Voilà un an et demi que la cuma du Nord à Guémené-Penfao s’est équipée de deux tonnes à lisier avec enfouisseur. « Auparavant, nous en avions trois dont une de 13 000 litres et une de 16 000 litres sans équipement. La troisième de 20 000 litres possédait une rampe de 12 mètres multi-buses dépourvue de broyeur et, dans notre secteur, il s’agit surtout de lisier de bovins donc la paille pouvait y créer des bouchons », précise le président Jérôme Boutard.
La question s’est donc posée de savoir s’il était plus avantageux d’équiper de broyeur cette tonne à lisier « qui avait de l’âge » ou d’en acheter des neuves toutes équipées. « D’un point de vue environnemental, on s’est dit que ces anciennes tonnes à lisier risquaient, à terme, de ne plus correspondre aux normes. A la revente, elles auraient perdu de la valeur. »
La cuma du Nord a alors déposé un dossier PCAE pour un GPS, un semoir de semis direct, un DPA (débit proportionnel à l’avancement) et un enfouisseur. Ensuite, il a fallu choisir des tonnes à lisier adaptables à tout type d’attelage. La cuma du Nord a sélectionné une tonne à lisier de 16 000 litres et une autre de 20 000 litres de la marque Joskin du concessionnaire M.A.C. à Châteaubriant.
La première est outillée d’un enfouisseur à disques de prairie de 6 m de large avec des sorties tous les 30 cm et la seconde d’un enfouisseur à patins de 12 m de large. « Nous avions des a priori sur l’enfouisseur de prairie en matière de débit de chantier, de tassement de la parcelle et de sa capacité sur les débris végétaux. On épand 40 m3 à 11-12 km/h et 20 m3 à 20 km/h, donc l’enfouisseur à disques ne fait pas perdre de débit ! »
Actuellement, la tonne à lisier de 16 000 litres avec la rampe de 6 m est plus utilisée par les adhérents que celle de 20 000 litres. « Elle effectue 1 200 tonneaux par an contre 900 pour la tonne à lisier de 20 000 litres. »
Les deux tonnes possèdent des freins pneumatiques et hydrauliques ainsi qu’un graissage centralisé évitant à chaque utilisateur de procéder à l’entretien et permettant de gagner en débit entre les chantiers. Elles proposent également un temps de remplissage rapide de 2 à 3 min, soit un gain de 1 à 2 min par rapport aux anciennes tonnes.
Celle de 16 000 litres bénéficie d’une régulation électronique DPA Isobus. Cette technologie régule automatiquement l’ouverture de la vanne arrière selon les renseignements préalablement enregistrés par le chauffeur (le volume chargé, la largeur de travail, la dose par hectare). « Elles sont aussi pré-équipées pour l’ajout d’infralyseurs qui analysent en temps réel la valeur du lisier : on raisonnerait alors en unité et non plus en m3. »
Avec ces équipements, les tonnes à lisier s’adaptent donc aux chantiers (grands et petits volumes) et répondent aux normes environnementales. « Même si le coût d’investissement est important, il est compensé grâce au gain économique que les adhérents font via la valorisation de leur lisier. Avec ce système, il y a moins d’odeur, peu de déperdition azotée et pas d’évaporation des éléments fertilisants. »
La perte d’azote ammoniacale lors de l’épandage est estimée entre 5 et 20 %, contre 20 à 50 % avec une rampe à pendillards et 50 à 100 % avec une buse palette.