Robots autonomes, enjambeur électrique, micro-tracteurs, matériels mécaniques ou hydrauliques… il ne manquait pas d’innovations à la journée consacrée au travail du sol viticole mi-octobre à Gorges.
Cette année, la journée technique travail du sol en viticulture organisée dans le cadre du Contrat territorial du vignoble par la chambre d’agriculture Pays de la Loire en lien avec l’Union des cuma Pays de la Loire avait une saveur particulière.
Au regard de la crise sanitaire liée au coronavirus, une attention toute particulière a été portée à l’organisation : inscription et port du masque obligatoires, une jauge maximum, répartition en trois groupes, un circuit de visite pour fluidifier le flux, etc. Le 22 octobre, ils étaient donc 90 sur les terres du domaine Bregeon, à Gorges, pour découvrir de nouveaux outils via trois ateliers : robotique, matériels alternatifs et outils d’entretien travail du sol.
Les robots autonomes Trektor de Sitia, Bakus de Vitibot et Ted de Naïo Technologies étaient réunis sur une même parcelle, « une première mondiale », affirme Florent Banctel, conseiller viticole à la chambre régionale d’agriculture. Ce sont les trois robots capables de travailler sur le cavaillon les plus développés et connus du marché.
L’objectif de cette démonstration était d’observer la façon dont ils évoluent dans la vigne, sans accentuer leurs capacités. « Pour moi, il y a plusieurs innovations majeures qui ont profondément fait évoluer la gestion des exploitations viticoles : on est passé du cheval au tracteur, puis il y a eu les produits de synthèse et aujourd’hui, il y a les robots. Ces derniers sont des outils qui feront partie du paysage parmi d’autres évolutions. »
A ce jour, la loi oblige encore une présence humaine à côté de ces robots et, quoi qu’il en soit pour Florent Banctel, « il y aura toujours besoin de main d’oeuvre compétente car il faudra piloter le robot à distance, intervenir en cas de problème… On peut tout de même imaginer qu’une fois le robot lancé, le vigneron pourra aller faire d’autres tâches à proximité. C’est là qu’il faut évaluer le gain en termes de main d’oeuvre et de débit de chantier », note Florent Banctel.
L’électrique arrive dans les vignes
Dans un deuxième atelier, les vignerons ont pu observer des micro-tracteurs de moins de 105 cm de large passant entre les rangs. « C’est moins coûteux qu’un enjambeur, plus accessible et facile à trouver d’occasion. Même s’ils n’enlèvent pas l’utilité d’un enjambeur, notamment pour les traitements, ces micro-tracteurs peuvent servir à beaucoup de travaux d’entretien du sol », explique le conseiller viticole.
Les participants ont également découvert un prototype de désherbage électrique. Le Xpower de la marque AGxTend vendue par Aima fera face à plusieurs essais programmés en 2021 avant une commercialisation prévue courant 2022. «
On peut se projeter sur un emploi de l’outil seul sur le cavaillon ou en complément d’un travail superficiel. Nous verrons cependant dans quelles conditions il peut être utilisé et, surtout, quels impacts l’électricité peut-elle avoir sur la vie du sol et la vigne, notamment sur ses radicelles », indique Florent Banctel.
Enfin, la démonstration d’un enjambeur électrique a fait sensation auprès d’un des trois groupes. Equipé d’un toit panneau solaire lui permettant de gagner jusqu’à 20 % d’autonomie (5 à 10 heures de travail et un temps de charge de 1h30), Alpo enjambeur de Sabi Agri s’adapte aux vignes étroites et larges.
« Il permet de réaliser tous les travaux du sol et ceux d’entretien de la vigne. Il dispose de trois zones de travail : frontal, perches ventrales et arrières. Les outils peuvent être mécaniques ou animés grâce à une centrale hydraulique », précise le technicien de Sabi Agri, concepteur de Alpo enjambeur.
Toute une journée qui a permis aux viticulteurs de se familiariser avec une multitude de solutions alternatives face à l’arrêt programmé des herbicides.
