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Loire-Atlantique - Ils s’engagent dans leur mairie

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Le 13/03/2020 à 17:30 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Loire-Atlantique - Ils s’engagent dans leur mairie

Comme tous les six ans, lors des élections municipales, de nombreux agriculteurs se présenteront sur les listes de leur commune rurale. PLU, menus de la cantine, relations entre professionnels et riverains... Autant de sujets qui justifient cet engagement.

Dans sa commune d’Issé (1833 habitants) où il est agriculteur, Fabrice Voiton a décidé de se présenter en tête de liste pour 2020. « J’étais conseiller municipal depuis six ans. Comme le maire sortant et son équipe ne se représentaient pas, j’ai décidé de me lancer », explique-t-il.
Lors de la première mandature pendant laquelle il a siégé comme conseiller municipal, c’est l’envie de s’investir pour sa commune qui l’a poussé. « Il ne faut pas se voiler la face, c’est une fonction avec beaucoup de responsabilités mais aussi de critiques », témoigne l’exploitant. Pour lui, il est primordial que la profession agricole siège au sein du conseil municipal. « C’est important car ce sont les agriculteurs qui dynamisent ces communes rurales. Si nous ne sommes pas présents dans l’organe décisionnel, nous sommes oubliés car les gens ne connaissent plus notre métier » témoigne-t-il.
Un constat que partage Isabelle Barat qui se présente pour un deuxième mandat en tant que conseillère municipale dans la commune de Rougé (2230 habitants). « Comme pour le premier mandat, on est venu me chercher et on m’a demandé si je voulais repartir. J’ai dit oui car cela me tient vraiment à cœur qu’il y ait des agriculteurs au sein du conseil municipal », déclare-t-elle.
Durant les six dernières années, peu de sujets agricoles ont été traités, mais des projets comme la mise en place d’un espace santé ou prochainement – « si je suis élue » – un atelier relai pour des nouvelles entreprises qui voudraient s’installer dans la commune sont aussi des sujets importants pour le monde rural. « Sur tous ces sujets, je participe à mon niveau avec mes moyens. C’est très enrichissant », affirme l’agricultrice.

Un intermédiaire de premier choix
Le rôle de la Rougéenne consiste aussi à être l’intermédiaire entre la cinquantaine d’exploitations agricoles et le conseil municipal. « Les gens me connaissent, ils savent où me trouver. Je reste disponible », indique Isabelle Barat.
Ce rôle d’intermédiaire tient également à cœur de David Moisan, conseiller municipal depuis treize ans à Sainte-Reine-de-Bretagne (2374 habitants). Pour ce nouveau mandat, il est troisième sur la liste sortante avec potentiellement une place d’adjoint en vue, selon les résultats des élections.
« Nous avons vraiment une fonction de pédagogie. Pour expliquer l’agriculture aux autres élus, il n’y a pas mieux que nous », insiste-t-il. L’agriculteur illustre ses propos avec les menus des cantines qui sont de la compétence de la commune. Si la loi ne permet pas d’inscrire «viande française» dans le cahier des charges, il est possible de demander de la viande label Rouge, qui sera par définition française. « La loi EGAlim demande 50 % de produits de qualité dans les menus. Pourquoi n’irions-nous pas à 100 % ? Là, c’est notre rôle d’argumenter auprès des autres élus, qui sont souvent des parents d’élèves, sur l’importance de mettre deux centimes de plus par repas pour avoir une viande française de qualité.» Mais les passerelles avec la vie scolaire de la commune ne s’arrêtent pas là. David Moisan est en contact avec le service Enfance/jeunesse pour organiser, à l’avenir, une visite dans la ferme avec les écoles ou les camps d’été.


Un enjeu sur le PLU
À la question de savoir quelle est la problématique agricole la plus importante à l’échelle d’une municipalité ? Les trois élus sont unanimes : le Plan local d’urbanisme (PLU). « Nous sommes là pour être attentif au développement de la commune sur l’agriculture », déclare Fabrice Voiton. Une vigilance qu’Isabelle Barat abonde : « C’est important de pouvoir donner notre avis et d’être acteurs dans l’élaboration des PLU. » « Ça a représenté plus de 200 heures de réunions, témoigne David Moisan, nous avons réussi à maîtriser l’emprise foncière. » Pour autant, tout n’est pas cadenassé. Pour l’agriculteur, il faut trouver un juste équilibre entre activité agricole et développement de Sainte-Reine-de Bretagne. « Il faut bien accueillir de nouveaux habitants pour que la commune puisse continuer d’évoluer », souhaite l’éleveur.
Tanguy Dhelin
 

   

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