Malgré les difficultés et les inquiétudes, les agriculteurs agissent et s’impliquent pour répondre aux grands enjeux actuels qu’ils soient environnementaux, sociétaux ou économiques.
Le 7 décembre, l’antenne du Pays de Retz de la chambre d’agriculture a tenu une conférence de presse pour montrer que ses équipes techniques et ses élus sont « en ordre de marche pour accompagner toutes les forces vives de l’agriculture afin de leur permettre de répondre aux grands défis qui nous font face ».
En ce sens, plusieurs groupes agronomie ont été constitués au fil des années : le groupe agriculture de conservation (AC) élevage et le groupe AC grandes cultures travaillant depuis un an sur la réduction des produits phytosanitaires, un groupe culture et un groupe Paz à pas. Cela représente une quarantaine d’agriculteurs engagés dans la recherche de solutions pour leur exploitation et pour les autres.
Ces agriculteurs s’intéressent à diverses thématiques comme la qualité de l’eau, la réduction de l’usage des produits phytosanitaires, le changement climatique… « Tous ces sujets ne sont pas tabous. Le changement climatique, nous en sommes les premières victimes car cela peut entraîner des pertes de récolte, par exemple. Nous savons que l’agriculture est responsable d’une partie des émissions de gaz à effet de serre mais qu’elle est aussi une solution avec le stockage de carbone dans les prairies et les haies, par exemple, ou avec la production d’énergie renouvelable via le photovoltaïque, la méthanisation ou la filière bois », relève Patrick Prin, président délégué de l’antenne du Pays de Retz de la chambre d’agriculture. Un premier groupe d’une dizaine d’agriculteurs s’est d’ailleurs engagé sur un parcours bas carbone, soutenu par le conseil régional.
Le recul de la viande bovine
D’autres ont lancé un essai pour réduire les intrants. « Nous menons un test dans deux exploitations en semant en profondeur des graines de céréales différentes de la culture en place pour créer un leurre pour les taupins et éviter d’utiliser un insecticide. Nous avons d’abord essayé avec l’orge et, à présent, c’est avec l’avoine. Ces expérimentations prennent du temps, souvent plusieurs années. La société nous demande des changements rapides mais c’est compliqué car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte », explique Anthony Moreau.
L’idée est de ne rien s’interdire car, avec le changement climatique, « il n’y a jamais une année pareille. Il n’existe pas de solution linéaire efficace partout mais ce travail permet aux agriculteurs d’apprendre à s’adapter. C’est le collectif, la réflexion et le partage d’expérience qui font que l’on avance ».
Ces recherches ont aussi pour but de maintenir l’élevage dans le Pays de Retz, représentant environ 60 % des exploitations agricoles du secteur mais aujourd’hui menacé par le peu de reprises d’exploitations et d’installations. « La viande bovine est aujourd’hui en grand danger dans le département car cette production n’est pas assez rentable. Les jeunes auront du mal à vivre de leur métier. »
Pourtant, l’élevage est « à la croisée de plein d’enjeux. Au-delà de l’emploi qu’il dégage, il permet de façonner nos paysages, d’entretenir la biodiversité et de valoriser nos zones de marais qui sont un espace de migration des oiseaux », souligne Patrick Prin.
En ce sens, la chambre d’agriculture consacrera une journée sur le thème de l’innovation en matière de renouvellement des générations : farm et job dating, parcours d’intégration et de formation, voyage en agriculture, atelier de la création, parcours de transmission et d’installation, recherche de foncier… Rendez-vous au mois de juin !