Les éleveurs de lait de la FNSEA 44 et de JA 44 maintiennent la pression. À Saint-Nicolas-de-Redon, ils ont rencontré le responsable du Leclerc pour exiger l’application de la loi ÉGALim permettant de garantir un prix rémunérateur.
Jeudi 29 septembre, répondant à un mot d’ordre de la FRSEAO et de la FNPL, des producteurs de Loire-Atlantique sont allés à la rencontre des responsables des magasins. À Saint-Nicolas-de-Redon, une délégation a rencontré le directeur du Leclerc. Objectif des éleveurs : exiger une application de la loi pour un retour concret sur le prix du lait.
Depuis le début de l’été et l'annonce par Sodiaal d'un prix politique en retrait pour le troisième trimestre, le réseau syndical et la FNPL ont essayé de comprendre quelles étaient les raisons de l'écart grandissant entre les prix du lait en France et en Europe.
« La grande distribution s’érigeant en défenseur du pouvoir d’achat cadenasse la situation. Les centres Leclerc en particulier par leur politique délétère du prix le plus bas, quoi qu’il en coûte, portent une grande responsabilité », dénoncent les éleveurs de lait de la FDPL 44. « Si certains autres ont compris le message des mobilisations estivales, Leclerc de toute évidence continue à tirer les prix vers le bas ! » Pour ces derniers, l’écart qui se creuse avec les voisins européens, est tout simplement inacceptable.
Augmenter le prix de vente au consommateur
Aujourd'hui la loi oblige les acteurs de l'aval à respecter la valorisation de la matière première agricole (MPA). Les hausses acceptées par la distribution au titre de la MPA doivent revenir intégralement aux agriculteurs.
« L’effet combiné des marchés et de l’application des ÉGALim sur le marché intérieur aurait dû permettre aux éleveurs d’avoir un prix du lait reflet des marchés et prenant en compte leur coût de production. Mais force est de constater que ce n’est pas le cas pour la très grande majorité des producteurs de lait », affirme la FDPL 44.
« Cet été, le prix moyen UHT payé par le consommateur en Allemagne était à 0,99 €/litre ; en Belgique 1,05 €/litre, lorsqu’il était à 0,78 € en France ! », pointent du doigt les éleveurs auprès du responsable de magasin.
Ce dernier en réponse à leur action précise que « pour le sans bouchon, le magasin vient d'appliquer une première hausse du PVC pour passer de 0,74 à 0,80. Nous passerons une seconde hausse en octobre à 0,89 puis une troisième en novembre à 0,97. Notre objectif est de trouver un juste milieu entre un prix de vente qui va permette à la laiterie d'acheter aux éleveurs à un prix rémunérateur et un prix de vente consommateur qui reste abordable pour ne pas trop impacter les volumes de vente ». Le magasin dit également avoir d'ores et déjà stoppé ses approvisionnements en lait premier prix.
Les pouvoirs publics ont également été saisis pour garantir une l'application de la loi, pour que les producteurs de lait ne sont plus « la variable d'ajustement d'entreprises en manque de compétitivité ». À l’image donc de cette initiative, d’autres entreprises et grandes surfaces pourraient être ciblées parce qu’elles n’appliquent pas plus la loi et/ou sont en décalage sur le prix du lait. À suivre.
Delphine Barel