Loire-Atlantique - Quand le vent d’Est s’en mêle

Les semis d’orges de printemps laissent place aux travaux d’ensilage dans les champs.

Avec l’arrivée du beau temps, les travaux ont repris dans les champs : broyage des couverts végétaux, semis, épandage du fumier… Depuis fin mars, un vent d’Est qui assèche les terres en surface a fait son apparition. « On peut aller dans quasiment toutes les parcelles. C’est incroyable comme ça sèche vite. En revanche, sur des terres nues tout l’hiver, le sol est beaucoup plus dur à travailler », relève Guy Papion, responsable de la section Grandes cultures de la FNSEA 44. 

Après avoir effectué leurs semis d’orges de printemps ou de pois, certains agriculteurs aimeraient voir ces conditions météorologiques évoluer : « Je crois qu’on va demander l’eau de bonne heure ! », admet un agriculteur en polyculture-élevage à Nozay. C’est aussi le cas de Nicolas Favry, en grandes cultures à Nort-sur-Erdre : « Le vent d’Est a desséché la surface ouverte donc il faudrait un peu d’eau pour la levée des semis. Comme la couche en surface sèche rapidement, il faut aller très vite. » 

Beaucoup espèrent rattraper cet hiver pluvieux qui a laissé des traces dans les champs de colza et de blé avec des cultures très hétérogènes. « Cette semaine, j’ai semé une trentaine d’hectares d’orges de printemps pour compenser en partie la surface de céréales non semée à l’automne. J’avais prévu une centaine d’hectares en blé et orges d’hiver mais je n’en ai fait que 30 donc je vais augmenter les surfaces prévues en maïs et en tournesol », confie Nicolas Favry qui sortira le semoir à condition que les sols se réchauffent. Cette stratégie devrait être employée par d’autres agriculteurs et ainsi augmenter la surface en maïs cette année.

Un ensilage fait tôt

« Avec les rendements catastrophiques de l’année dernière en ensilage, de nombreux agriculteurs avaient anticipé une hausse de surface en maïs. La récolte d’herbe, dont les volumes et le séchage ont l’air de satisfaire les agriculteurs, comble le manque de maïs ensilage pour certains. L’ensilage de ray-grass se fait tôt, cela devrait favoriser un semis de maïs non tardif, idéal pour cette graminée », explique Bénédicte Bazantay, conseillère à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. 

Les premières récoltes ont en effet démarré la semaine du 23 mars et « s’accélèrent car les dérobées, comme le RGI, se sont fortement développées en fin d’hiver, note Jean-Luc Gayet, conseiller agronomie-prairies à la chambre d’agriculture Pays de la Loire. D’ailleurs, nous conseillons de privilégier la fauche précoce pour dégager les surfaces où l’herbe est trop haute car, pour le pâturage, il est recommandé une hauteur comprise entre 8 et 12 cm mais dans certaines parcelles, ça monte déjà à 17-18 cm ». 

Au-delà de 12 cm, la qualité se dégrade et il est donc préférable de débrayer la parcelle : la faucher, par exemple en même temps qu’un chantier d’ensilage de dérobées, puis la réintégrer dans le circuit de pâturage. « Les conditions météorologiques pour la fauche et le séchage sont assez favorables car le vent d’Est vient sécher l’andain. Plutôt que d’attendre il faut y aller maintenant pour privilégier la qualité. Quand le RGI commence à épier, la valeur énergétique et protéique dégringole. » Dernier conseil pour la fauche sur une parcelle dédiée au pâturage : ne pas faire de coupe rase (une coupe supérieure à 6 cm herbomètre) pour ne pas pénaliser la repousse.