Magazine - Des possibilités de produire autrement

Les élèves en BTS viticulture-œnologie deuxième année au lycée Briacé ont organisé une rencontre professionnelle sur les techniques innovantes face aux enjeux de durabilité du vignoble.

Techniques de macération ; micro-organismes et qualité organoleptique ; l’aromatique des vins blancs ; différencier sa gamme. Les douze élèves en deuxième année de BTS viticulture-œnologique au lycée Briacé ont planché sur des solutions vis-à-vis du changement climatique. Lors de leur stage dans des domaines viticoles en Espagne, au Portugal, dans le Médoc, dans le Bordelais, en Anjou ou dans le Muscadet, ils ont réfléchi, avec leur maître de stage, à des alternatives lors d’expériences œnologiques : trois d’entre eux ont travaillé sur l’adaptation des techniques de macération (remontage, pigeage, aération directe ; raisin entier, raisin égrappé, raisin entier pigé ; apport de grappes entières) ; trois autres sur l’impact des micro-organismes sur la qualité organoleptique des vins (tri de vendanges botrytisées ; expérimentation de levures acidifiantes ; ajout de graines de kéfir pendant la fermentation malolactique) ; trois autres encore sur l’optimisation de l’aromatique des vins blancs avec des pratiques pré-fermentaires (séparation du jus au pressurage ; intensité du débourrage ; stabilisation sur les bourbes à froid) ; et les trois derniers ont mis en œuvre des alternatives innovantes pour différencier sa gamme (passerillage sur souche en cépage rouge ; fermentation alcoolique en barrique et en amphore ; blanc de noir). Mardi 9 avril, en partenariat avec la chambre d’agriculture Pays de la Loire, ils organisaient une demi-journée à destination des professionnels et apprenants de la filière vitivinicole sur cette thématique : les techniques innovantes face aux enjeux de durabilité du vignoble.

Un exercice évalué

La rencontre a démarré par la présentation du bilan des dix années du groupe Dephy par les élèves avec l’appui de Florent Banctel, conseiller à la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. Ce dispositif cherche à favoriser la mise en œuvre et la valorisation des techniques visant à diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires tout en maintenant la performance des exploitations. Dans la continuité, Célia Bregeon de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique a exposé le retour d’expérience d’une exploitation du vignoble nantais convertie en agriculture biologique en 2019. Les perspectives d’évolution du vigneron sont d’améliorer ses itinéraires de gestion des maladies (mildiou et adventices), d’avoir un bilan carbone le plus faible possible et de développer son projet d’écopâturage dans les vignes avec des cépages résistants. Pour cela, il élève seize brebis d’Ouessant, une race choisie pour la robustesse et la petite taille des animaux. 

L’après-midi s’est terminée par la découverte des expériences œnologiques des élèves répartis en quatre ateliers. « C’est un exercice pour ces douze élèves en fin de cursus. Ils présentent aujourd’hui leur support pour leur oral qui compte dans leur évaluation. L’idée était d’apporter des conseils liés au changement de pratique à leur maître de stage et de montrer différentes possibilités de produire autrement », explique l’enseignant Mickaël Brisset. 

Estelle Bescond