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Magazine - La vache nantaise à l’un des plus importants évènements internationaux en design
Le 28/09/2023 à 10:00 I
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![]() Les étudiants en cycle master Food Design, à l’École de design Nantes Atlantique, ont réalisé un travail sur la vache nantaise. Leur exposition a été sélectionnée pour participer à un des plus grands salons de design au monde, aux Pays Bas. La vache nantaise montrée dans un très prestigieux salon de design ? Ce n’est pas une blague ! Les étudiants de cycle master Food Design à l’école de design de Nantes Atlantique (Nantes Université) ont su séduire la commission de sélection du Dutch Design Week d’Eindhoven (deuxième foire mondiale) avec leur exposition, parmi une très forte concurrence. Selon Julia Kunkel, responsable du Food design lab (voir encadré), les élèves ont su convaincre en posant « une réflexion qui intéresse le public, sur comment on mange demain, comment mener une vie plus écoresponsable, tout en posant plusieurs paramètres. On traite un sujet local mais qui reste un sujet de fond dans une démarche internationale. On pose des questions avec un volet prospectif. Les designers ont cette capacité à se projeter, écrire des scénarios futurs mais pas utopiques. Cette exposition au salon d’Eindhoven est une valorisation et une satisfaction pour nous et Nantes métropole. » À la rencontre du monde agricole Le Food design lab a répondu à un appel à projet de Nantes Métropole pour organiser une exposition autour de la vache nantaise. La première mission des 22 étudiants a été de cartographier tous les acteurs qui gravitent autour de l’animal et d’identifier les enjeux, les difficultés, les freins et les opportunités à son développement, alors que cette race a été en danger. Les élèves ont ainsi rencontré un univers bien souvent méconnu pour eux. De ferme en ferme, ils ont réalisé des photos, des vidéos, toute une somme d’informations pour nourrir leur créativité. Ils ont également exploré toute la chaîne de transformation. Cette expérience s’est confrontée aux pratiques végétariennes de quelques-uns. « Pour certains, ce milieu était une découverte. Ils se sont approprié cette thématique comme n’importe quel projet de design. Ils ont échangé avec des experts. Ils ont été étonnés de la complexité du sujet, souligne Julia Kunkel. Ils ont écouté des éleveurs, ce que ça veut dire d’élever une vache. Ils ont parfois changé de regard, sont devenus plus nuancés, plus tolérants. » Le livre d’or de l’exposition n’a pas échappé à des commentaires acerbes de quelques visiteurs. « On voit que c’est un sujet qui fâche mais on donne la possibilité d’être plus informé, d’avoir plus d’arguments. On s’est heurté parfois à un manque de connaissances », constate la designeuse qui reconnaît que le modèle de la vache nantaise n’est pas majoritaire. Des modules d’expo qui voyagent Avant de décoller pour le Dutch Design Week d’Eindhoven, l’exposition a été montrée durant deux mois à l’école de design nantaise, dans le cadre du Voyage à Nantes. Elle est composée de trois îlots où les futurs designers ont utilisé un revêtement en bouse de vache pour se rattacher à leur sujet de façon concrète. Dans le premier îlot, une cartographie a permis de situer qui était impliqué dans l’univers de la vache nantaise. Dans le deuxième, était traité le rôle de cette race dans la biodiversité. Cet élevage permet en effet de remettre en culture des terres en friche et de valoriser des prairies humides. Enfin, le dernier îlot retrace l'expérience du client afin de matérialiser le parcours (les étapes, les atouts mais aussi les freins) qui mène vers la découverte d’une viande et de produits laitiers locaux et de qualité. Dans ce troisième volet, les étudiants ont imaginé une liaison de lignes de bus spécifiques du TAN vers des fermes, assortie d’une campagne d’affichage, avec le slogan « Rencontrer votre nantaise ». Ils ont créé des formes de fromage (petits sabots). Ils ont également conçu des flyers pour identifier les lieux d’achat de viande de nantaise. Dans la panoplie d’actions, un atelier pour enfants a mis en jeu des cartes postales avec des portraits de vache nantaise… Grâce à leur étude, les 22 étudiants ont démontré que cette « p’tite nantaise » pouvait susciter un intérêt au-delà des exploitations agricoles locales, et dans un domaine a priori éloigné ! Delphine Cordaz
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