Marais - L’exploitation des marais de Grand Lieu compromise

L'inondation hivernale des marais exceptionnellement prolongée cette année rend l’exploitation des prairies particulièrement difficile et génère une diminution des productions de fourrages et de litière, avec des conséquences sur les trésoreries.

Une grande partie des agriculteurs, membres de l’Association de sauvegarde des marais de Grand Lieu s’est réunie mercredi 3 juillet, à l’invitation de la chambre d’agriculture, en présence du Syndicat du bassin-versant Grand Lieu Estuaire et des gestionnaires des réserves naturelles nationales et régionales. Objectif : échanger sur des constats et échafauder des solutions d’adaptation.

Des parcelles toujours pas praticables à la mi-juillet

Le pâturage n’a pas encore démarré dans la plupart des secteurs. Les récoltes de foin ont très peu débuté et certains secteurs bottelés ont été inondés par des pluies d’orage. La probabilité de ne pas exploiter du tout les marais cette année existe. Le rendement sera inférieur à l’année 2020 pourtant considérée comme très mauvaise avec une moyenne de  trois bottes à l’hectare et une perte d’exploitation de 10 à 20 000 €. Pour François Larmet, président de l’association et éleveur à Saint-Mars-de-Coutais, « la situation d’exploitation des marais est inédite. Les éleveurs les plus expérimentés n’ont pas souvenir d’une situation d’exploitation de marais aussi compliquée. Les terrains nus sont recouverts de vase. Il y a un timide redémarrage de la flore, mais hétérogène ». À la diminution des volumes s’ajoute une qualité d’herbe beaucoup moins élevée.

Un développement considérable de la jussie

La jussie, jusqu’ici contenue dans les douves et rives, colonise par endroits des parcelles entières, diminuant la qualité fourragère et l’équilibre fourrager des exploitations concernées. Pour Christophe Sorin, le chef d’exploitation de la réserve naturelle régionale « tous les itinéraires techniques mis en œuvre depuis dix ans pour maîtriser le développement de la jussie ont été anéantis en cette saison d’inondation hivernale ».

Des demandes urgentes des éleveurs

Des indemnités exceptionnelles pour compenser les pertes d’herbe et de litière sont réclamées par les éleveurs. Les échanges de fourrages sont à encourager comme le dispositif figurant sur le site www.agri44.fr.

La gestion des niveaux d’eau a aussi été au centre des débats. Les agriculteurs souhaitent une date de mise au pâturage n'excédant pas le 1er juin, période où l'herbe est la plus riche.

Pour Anthony Moreau, président délégué de l’antenne du Pays de Retz de la chambre d’agriculture, « il existe un besoin urgent et réel de faire remonter ces difficultés auprès des pouvoirs publics et de rechercher des solutions à court et long termes pour pérenniser une activité agricole dans ces milieux très fragilisés ».

Sylvain Lebain,
responsable Territoire Pays de Retz
02 53 46 62 85