Une journée d'échanges sur l'épandage et la méthanisation*, organisée par la Fédération régionale des cuma de l’Ouest, a eu lieu jeudi 17 mars à la ferme expérimentale de Derval.
Les rejets de l’azote dans l’air sont sources de pollution. Pour sensibiliser sur les risques environnementaux, la Fédération régionale des cuma de l’Ouest a organisé jeudi 17 mars à Derval un temps fort dédié à l’épandage et à la méthanisation*.
Limiter les rejets d’ammoniac
L’après-midi a débuté par la présentation de deux ateliers thématiques. Le premier a servi à présenter l’intérêt des cultures à vocation énergétique pour alimenter le méthaniseur (lire dans notre prochaine édition). Quant au second, il était axé sur les solutions pour la réduction des émissions d’azote ammoniacal (NH3) dans l’air suite à l’épandage de lisier ou de digestat. « En France, 97 % des émissions d’azote ammoniacal sont d’origine agricole, dont 20 % sont générés par l’épandage », indique Hervé Masserot, expert en épandage pour le réseau cuma Ouest. Le plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (Prépa) prévoit une réduction des émissions d’ammoniac de 13 % d’ici 2030 et l’interdiction des outils les plus émissifs en NH3, comme la buse palette. « Bien choisir son matériel d’épandage permet de réduire considérablement la volatilisation de NH3, dont le pic est maximal six heures après l’épandage. » Un enfouisseur polyvalent, un enfouisseur de prairie et un pendillard bas permettent de réduire respectivement de 97 %, 92 % et 77 % la volatilisation de NH3 dans l’air par rapport à une buse. Certes, l’enfouissage consomme davantage de carburant : jusqu’à quatre litres par hectare supplémentaire mais il ne nécessite qu’un seul passage.
Démonstration de cinq tonnes à lisier
Pour appuyer l’intérêt des enfouisseurs par rapport aux buses en termes d’émissions d’ammoniac, une démonstration de cinq tonnes à lisier, dont quatre avec enfouisseur et une avec pendillard, a été réalisée. « Nous avons fait appel aux constructeurs de la région pour qu’ils consultent les ETA et les cuma locales pour nous fournir du matériel de démonstration », précise Jérôme Lenouvel, chargé de missions Environnement-machinisme à la FRCuma. Les relevés volatiles de NH3 après le passage de chaque enfouisseur, étaient compris entre 0,25 ppm et 0,5 ppm et étaient de 0,5 ppm avec le pendillard, valeurs bien inférieures à celle d’une buse (environ 4 ppm). De quoi inciter les éleveurs à se tourner vers de nouveaux outils, plus respectueux de la qualité de l’air.
Marie Hilary