Jeudi 5 décembre, la section Veau d’Interbev Pays de la Loire organisait les troisièmes rencontres régionales consacrées à la filière Veau de boucherie.
« La première chose est de faire savoir ce que nous faisons », a souligné Marie Delannoy, responsable du service Production veaux chez Denkavit, en introduction de la table-ronde qui avait pour thème le bien-être et la bientraitance dans la filière veau.
Qualité et transparence sont les deux grandes attentes des consommateurs, d’après Jean-Paul Mériau, président régional de la section Veau d’Interbev Pays de la Loire.
David Le Goïc, vétérinaire, a rappelé que le bien-être animal est un tout, basé sur le principe des cinq libertés : l’absence de faim et de soif, d’inconfort, de maladie, la possibilité pour chaque espèce d’exprimer son comportement normal et l’absence d’anxiété et de peur.
« Le bien-être animal, est soigné tous les jours par les éleveurs, sans bien-être il ne peut y avoir de performances de la part des animaux. »
Ainsi, la baisse de 43 % de l’exposition des veaux aux antibiotiques entre 2013 et 2016 est un exemple du travail déjà réalisé.
Les éleveurs ont également suivi des formations afin d’améliorer leurs pratiques sur ce point.
Marianne Orlianges, animatrice de la section Veau d’Interbev, a souligné la proactivité de la filière qui a déjà fait beaucoup de choses sur ce sujet.
Elle s’est ainsi engagée dans le pacte pour un engagement sociétal mis en place par Interbev et une première réunion de concertation avec les ONG s’est tenue il y a quelques semaines.
« Nous préférons discuter plutôt que subir », a souligné Sébastien Sachet, éleveur de veaux en Bretagne.
En parallèle de cette concertation, un travail a été lancé afin de mettre en place un outil de mesure du bien-être.
Les résultats de cet outil pourront ensuite permettre de communiquer et de valoriser ce qui est réellement fait par les éleveurs.
Des pistes d’actions
D’autres actions doivent être poursuivies.
Ainsi, la filière souhaite avancer sur les échanges engagés avec les naisseurs.
La majorité des traitements antibiotiques sont utilisés les 50 premiers jours, or les veaux arrivant à quatorze jours en élevage, il n’y a aujourd’hui pas de recul sur les traitements effectués les quatorze premiers jours de vie.
Concernant la baisse des antibiotiques « nous sommes aujourd’hui arrivés à un palier, pour aller plus loin il faut travailler en concertation avec les éleveurs laitiers », a indiqué Magdéléna Chanteperdrix de l’idele (Institut de l’élevage). « Cependant il est illusoire de penser que l’on fasse demain œsans antibiotiques”. Un animal malade doit être soigné ».
Pour Sébastien Sachet, il est primordial d’aboutir à une démarche de contractualisation avec la filière laitière. « Seul ce contrat gagnant-gagnant nous permettra d’avancer. »
La question du logement et du bâtiment est aussi un axe fort pour les associations animalistes.
« Certes la paille fait plus jolie sur une photo, mais elle sera intéressante uniquement si elle est apportée régulièrement en quantité et si elle est de qualité suffisante », a souligné David Le Goïc.
Pour Marie Delannoy, les axes de travail sont plutôt la lumière et la ventilation.
L’entretien et la tenue des bâtiments sont aussi importants pour l’image de la filière.
Enfin, le transport est un point crucial pour les jeunes animaux.
Selon Johan Lodetti, président du SDVF (Syndicat de la vitellerie française), certains points peuvent être améliorés afin de rationaliser le transport.
Cependant, aujourd’hui, la filière fait face à un déséquilibre entre les sites de naissage et d’engraissement.
Une grille bien-être sur le transport des gros bovins doit être mise en place en début d’année, l’objectif est que celle-ci soit déclinée par la suite pour la filière Veau.