POUSSE DE L’HERBE - BULLETIN RÉGIONAL N° 17

Ménager prairies et animaux avant l’été

Les précipitations annoncées depuis une semaine ont amené quelques millimètres sur l’ensemble de la région. Cependant, cette eau s’est confrontée à une végétation stressée et à des sols particulièrement desséchés. La pousse continue donc d’être ralentie, sauf pour certaines repousses d’après fauche riches en trèfle, luzerne, fétuque et dactyle.



Adapter la pâturage à la biomasse disponible

La croissance de l’herbe est d’environ 20 kg MS/ha/j aujourd’hui et sera possiblement un peu plus élevée pour les jours à venir. Cependant, d’après le tableau ci-contre, à moins de disposer de surfaces accessibles ou de stocks sur pied importants, la pousse ne permet plus une valorisation de l’herbe à haute dose dans les rations. 

Ainsi, malgré un début de repousse prometteur à la suite des dernières fauches et des derniers cycles de pâturage, il est indispensable, tant que les conditions demeurent relativement poussantes, d’attendre une repousse au stade Trois feuilles, ou une biomasse de 10 cm, avant un nouveau cycle de pâturage. Cela permettra de préserver l’état de santé de la prairie. 

Pour ce qui est des stocks encore présents sur pied, selon qu’il s’agisse d’une majorité de graminées épiées ou de trèfles, il faut être plus que jamais vigilant à faire correspondre la qualité de la prairie avec les besoins des animaux. 

Au vu de l’état de fragilité des prairies, il convient également de raisonner l’alimentation par lot, en gardant des lots principalement au pâturage ou de les réaffourrager dehors ou en bâtiment.

Même si les températures sont un peu plus douces en ce moment, elles sont encore potentiellement problématiques pour les bovins.

Ainsi, il faut poursuivre le soin apporté à la quantité et à la qualité de l’abreuvement, à la mise à disposition d’ombrages. À défaut, il vaut encore mieux privilégier le pâturage de nuit. 

En termes de gestion d’éventuelles parcelles parking, mieux vaut en choisir qui sont aujourd’hui à faible potentiel et qui peuvent être améliorées par les restitutions concentrées. Il est aussi préférable de les laisser au maximum une semaine par parcelle et de ne tourner que sur trois-quatre parcelles. En effet, cela permettra de bien gérer les bouses et de limiter d’autant tous les risques sanitaires liés à du pâturage intensif.

Dans le cas de consommation de refus ou d’affouragement sur parcelle parking, il faut être particulièrement vigilant aux diminutions d’ingestion. Ceci se voit immédiatement pour des vaches laitières en production mais un peu moins avec d’autres types d’animaux.

En cette période, de nombreuses espèces indésirables (chardons et rumex en tête) prolifèrent dans la plupart des prairies. Il est opportun de continuer à les broyer, en même temps que les refus de moindre valeur (graminées précoces peu intéressantes), au fil de l’avancée du pâturage sur les parcelles concernées.

C’est aussi et surtout le moment de faire le tour de ses prairies afin de déterminer quelles prairies ont le plus de potentiel pour la suite, desquelles réservées à une utilisation « parking », desquelles destinées à une restauration partielle ou totale. C’est maintenant que l’essentiel des ventes de semences fourragères se fait et, au vu de l’importance de bien choisir ses espèces et variétés, c’est le moment de penser à s’approvisionner rapidement pour ces espèces.