Région - Eau : Une pompe solaire pour l'abreuvoir du troupeau

L'entreprise Chupin, basée à Bressuire (Deux-Sèvres), commercialise depuis l'année dernière des pompes solaires. Elles se connectent facilement aux points d'eau et leur débit augmente au gré de l'ensoleillement. 

L'été caniculaire de 2022 a assoiffé les animaux. Chez François Sachot, éleveur de salers à Noirlieu, dans les Deux-Sèvres, chaque vache a bu en moyenne 130 l d'eau par jour, soit un tiers de plus que d'habitude. La logistique aussi était prenante, pour celui qui est double-actif avec un salarié à temps-partiel. « Ma famille m'a aidé à pomper l'eau des mares qui n'étaient pas taries (50 % de ses 60 mares étaient à sec l'été dernier) au moyen de motopompes manuelles. »

Souhaitant trouver un système plus efficace et moins chronophage, François s'est tourné vers le solaire et a acquis deux pompes Ukal via l'entreprise Chupin. « Elles sont aussi plus faciles à installer, à déplacer et entretenir que mes pompes à museau », indique l'éleveur, qui garde toutefois une vingtaine de ces abreuvoirs classiques dans ses 160 ha de prairies exploitées en pâturage tournant dynamique.

Deux modèles selon le cheptel

C'est bien dans la volonté de faire gagner du temps aux éleveurs que l'entreprise Chupin s'est mise à vendre et à installer des pompes solaires. « Cela leur évite d'amener la tonne à eau. Il y a aussi l'aspect sécurité : les vaches n'ont pas à s'approcher d'un cours d'eau, la ressource vient à elles dans des abreuvoirs à leur taille. Grâce au flotteur-témoin, ils se re-remplissent quand le niveau baisse », décrit Xavier Chupin, directeur de l'entreprise éponyme.

Deux modèles sont pour l'instant proposés. Le premier consiste en un kit portatif pour 15 à 20 animaux. Le second, pour des cheptels plus grands (50 vaches suitées environ), peut sortir jusqu'à 7 000-8 000 l/jour, selon la profondeur de l'eau.

Xavier Chupin poursuit : « Nous avons choisi les matériels Ukal, meilleur compromis à nos yeux entre robustesse et raisonnabilité du prix. L'équipement coûte entre 1 300 et 2 000 € (hors pose et sans tuyaux) et s'installe en une heure à peine. Nos premières études de rendement, menées dans le bocage, font état de de 6,5 m3/jour en hiver et 11 m3 en moyenne en juillet ».

Solutions renouvelables

Pour François Sachot, qui réfléchit aussi à des solutions de pompe avec éolienne, il est important de s'orienter vers des dispositifs favorisant l'autonomie des fermes et la préservation des ressources. Impliqué dans des programmes de conservation des mares, l'éleveur déplore le manque d'aides financières sur le sujet. Il va toutefois déposer un dossier PCAE « Soutien à l'autonomie en eau pour l'abreuvement des animaux herbivores au champ », ouvert jusqu'au 30 septembre sur le site de la région. Si les canicules se répétaient, il serait prêt à acheter d'autres pompes solaires et pratiquer une sorte de « pompage solaire tournant » sur ses mares.

En attendant, son troupeau est abreuvé sur-mesure. Et au vu de l'ensoleillement de plus en plus intense chaque été, la pompe Ukal a de l'avenir. « Pour que les éleveurs économisent en main-d'œuvre et sécurisent leurs troupeaux. Et pourquoi pas pour des petites installations dans le maraîchage », conclut Xavier Chupin.

Chloé Poitau - AGRI79