Mickaël Huneau est agriculteur et pompier volontaire à Moisdon-la-Rivière. Il lance un appel : Tout le monde, homme ou femme, peut devenir pompier volontaire.
Vous avez récemment tweeté une affiche de la caserne de Moisdon, annonçant qu’elle recherchait des pompiers volontaires. Est-ce un cas unique ?
Non, dans tout le département, les centres de secours constatent une baisse de leurs effectifs de pompiers volontaires. C’est un peu comme en agriculture : il y a deux fois plus de départs que d’arrivées. C’est pourquoi une grande campagne de recrutement est lancée. Tout le monde, homme ou femme, peut devenir pompier volontaire. Il suffit d’avoir 18 ans et c’est mieux d’avoir le permis de conduire. Mais on peut même commencer à se former dès 16 ans.
Concrètement, comment devient-on pompier volontaire ?
Il faut suivre une formation initiale, pour acquérir les bases pour être opérationnel. D’abord, on apprend à être secouriste, à bord d’un véhicule de secours et d’aide aux victimes ; ensuite, on peut devenir équipier sur des camions incendies. On peut faire ensuite d’autres formations. Chacun est libre de les choisir.
Comment peut-on concilier un travail avec des impératifs horaires et le fait d’être pompier volontaire ?
La technologie nous aide beaucoup ! A Moisdon, nous sommes une trentaine, uniquement des volontaires, et nous travaillons en quatre équipes. Nous avons des semaines d’astreinte par roulement, où nous devons être disponibles la nuit, mais, en journée, nous pouvons indiquer nos créneaux de disponibilité grâce à une application. Le nombre d’interventions est très variable, il n’y a pas de règles.
En quoi la Profession agricole est-elle particulièrement concernée par l’appel au recrutement de pompiers volontaires ?
Nous avons une activité saisonnalisée, qui nous permet d’être plus disponibles que d’autres à certains moments de l’année. Par exemple, à Moisdon, parmi la trentaine de volontaires, il y a deux agriculteurs et deux entrepreneurs agricoles. Nous avons un peu le même calendrier de disponibilité !
En outre, de plus en plus d’agriculteurs travaillent, comme moi, en Gaec : il est plus facile de s’absenter dans ces conditions.
Nous avons aussi des atouts : nous connaissons très bien notre territoire. Mes collègues entrepreneurs par exemple peuvent dire tout de suite si une route est praticable avec un camion et ils indiquent le meilleur chemin. Et puis nous avons aussi des compétences techniques qui peuvent vraiment être utiles en interventions.
Quel est l’intérêt, selon vous, d’être pompier volontaire ?
Personnellement, cela m’intéresse d’avoir une formation de secouriste, de savoir donner l’alerte, réagir en urgence, garder son calme : cela peut servir à la ferme.
C’est aussi une ouverture en dehors de notre milieu, puisqu’on trouve tous les corps de métiers parmi les volontaires : des cadres, des chefs d’entreprises, des ouvriers… C’est super intéressant.
En dehors des interventions, nous avons aussi des moments de convivialité, comme la Sainte-Barbe, et nous faisons des interventions dans les écoles : nous y parlons premiers gestes de secours, et prévention.
Etre pompier volontaire, c’est très varié, c’est quelque chose que j’adore et j’espère pouvoir encore le faire quelques années !
Plus d’informations dans votre édition du 9 août de Loire-Atlantique agricole.