Loire-Atlantique - Des conditions météorologiques �œparfaites”

Les foins et les ensilages se poursuivent dans le département dans de bonnes conditions météorologiques. Le maïs, lui, attend la pluie.

Dans tout le département, les semis de maïs se sont terminés entre le 20 et le 26 mai. Les premiers maïs semés « reprendraient bien un petit coup d’eau » car la pluie tombée il y a un mois a été absorbée en partie. 

Selon les secteurs, les dégâts de corvidés sont très hétérogènes. « On a eu quelques dégâts de corbeaux  mais, surtout, un voisin a dû semer de nouveau une parcelle », relève Benoît Ferré, agriculteur à Villeneuve-en-Retz. Dans le nord du département, même constat : à Nozay, certains agriculteurs doivent ressemer « mais les corbeaux reviennent. Il n’y a pas beaucoup de solutions à part les tirs. On dit aussi qu’il faut semer plus profond et en diagonal… Pour le sanglier, il y a eu quelques battues dans le secteur mais c’est ponctuel. Ce sont les choucas et les corbeaux les plus dévastateurs. Ils font des dégâts que l’on ne voyait pas il y a quelques années. On se demande si ça ne pourrait pas être lié à l’interdiction d’une matière active qui enrobait les semences. Il y a aussi peut-être l’effet confinement qui a contraint les piégeages », constate Guy Papion, agriculteur à Abbaretz.

Du côté des foins, la qualité est au rendez-vous selon Elise Michel, conseillère prairie à la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. « Le foin est plus précoce que d’habitude donc il est moins lignifié avec une meilleure digestibilité. La fenêtre météo a été parfaite donc la valeur nutritive est bonne à très bonne avec un séchage parfait, zéro humidité, notamment dû au vent d’Est qui a accéléré le séchage des foins. » 

Par contre, dans les marais, la situation est bien différente. Des prairies de marais de Brière et d’Estuaire ont été recouvertes de débris végétaux et d’algues. « On peut dès aujourd’hui dire que le rendement va être impacté avec une perte de 30 à 40%. La prairie va perdre en qualité et ce recouvrement engendre également un retard de développement des prairies : les foins se feront plus tardivement, sûrement courant juillet. »

Dans les marais de Grand-Lieu, la jussie y est particulièrement importante cette année. « Elle a notamment sinistré des prairies sur les communes de Saint-Mars-de-Coutais, Sainte-Lumine-de-Coutais et Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Le développement de la jussie a sans doute été favorisé par un hiver et un printemps doux », décrit Elie Michel.

Pour l’ensilage, le constat est plutôt positif  : « On a fait une petite coupe en avril. Les volumes ne sont pas extraordinaires mais c’est souvent signe de qualité », précise Benoît Ferré. Yoann Vetu basé au Petit-Auverné est, lui, plus mesuré. « On a des rendements et une qualité corrects. Ce n’est pas exceptionnel mais, avec l’herbe que l’on a eu, c’est une bonne année dans mon secteur. »

Pour cette deuxième récolte en ensilage, Elise Michel observe « un très bon préfanage à 30-35 % de matière sèche. C’est une très bonne récolte avec une bonne qualité nutritionnelle. En revanche, les troisièmes récoltes auront une quantité de biomasse réduite s’il n’y a pas d’eau d’ici là. La végétation commence à peiner : les températures sont correctes mais le manque d’eau se fait ressentir ».

Conseils pour les fauches

Elise Michel conseille de relever impérativement les hauteurs de coupes quelque soit la nature de la fauche (topping, fauche de refus, foin, ensilage…). « Il faut relever la faucheuse à 7 cm afin de ne pas affaiblir la repousse de la végétation compte tenu que le sol va vers un assèchement prématuré. Faucher haut permet de préserver la qualité et la quantité des repousses. »

De plus, dans les parcelles où il y a des adventices, comme le chardon des champs, « une fauche pour limiter leur expansion est nécessaire au stade début du bouton floral. Il ne faut pas attendre que les chardons soient au stade floraison ».