Mickaël Trichet, président de la FNSEA 44
Fin décembre, vous avez été alertés par un parent d’élève de l’intervention d’un chargé de missions de l’association L214 auprès de jeunes en formation bac pro au lycée Sainte-Anne à Saint-Nazaire. Quelle fut votre réaction ?
Ce lycée propose des formations professionnelles en hôtellerie et restauration. Aussi dans le cadre de leur cursus, les jeunes ont abordé le sujet de l’alimentation végétale, ce qui en soi ne pose aucun souci quand le sujet est traité de manière globale avec la vision d’une alimentation variée. Sauf qu’il s’avère que les élèves ont reçu plusieurs documents de propagande antispéciste… Nous sommes par conséquent loin de la leçon sur l’équilibre et la diversité alimentaire !
Notre étonnement est d’autant plus grand que l’association L214, qui défend la cause animale et qui a été à plusieurs reprises condamnée par la justice pour intrusion illicite, ne dispose d’aucun agrément de la part de l’Éducation nationale pour intervenir dans les établissements scolaires. L214, par ses interventions, milite pour l’antispécisme avec des méthodes qui ont été réprimées et assimilées à de l’agribashing ! Ce n’est pas acceptable, la FNSEA et les JA se sont battus contre ça !
Pour rappel, en 2019, les ministères de l'Éducation nationale et de l’Agriculture avaient justement adressé un courrier en ce sens aux recteurs, inspecteurs, directeurs d’académie et chefs d’établissements leur précisant de refuser les demandes d’interventions des membres de l’association L214. Un petit rappel des services de l'État semble donc nécessaire !
À quels critères les interventions en milieux scolaires doivent-elles répondre ?
Dans le cadre de la promotion de la santé, et plus particulièrement de l’éducation à l’alimentation, les ressources pédagogiques utilisées en classe doivent avoir été élaborées en lien avec l'Éducation nationale. De plus, il nous semble impératif de privilégier les interventions de personnes formées et issues d’associations conventionnées ou agréées par l'Éducation nationale. L’éducation alimentaire, notamment auprès des jeunes publics, compte d’ailleurs parmi les objectifs des États généraux de l’alimentation. À ce titre, les interprofessions contribuent à cet objectif en proposant aux enseignants une offre pédagogique adaptée aux programmes scolaires.
Nous avons donc adressé un courrier au directeur de l’établissement pour lui rappeler l’ensemble de ces éléments et lui avons demandé une rencontre pour en discuter.
Delphine Barel