Photovoltaïque - Des bâtiments agricoles à moindre coût

Construire un bâtiment avec une toiture équipée de panneaux photovoltaïques est une solution intéressante pour investir à moindre frais.

« J’avais besoin de place pour mettre mes bêtes et la nourriture. J’avais vu l’entreprise Triangle plusieurs fois au Space et j’ai pris contact avec eux », raconte Éric Picot, éleveur à Villeneuve-en-Retz.

Une trentaine d’agriculteurs a fait le déplacement sur son exploitation lors d’une journée portes ouvertes organisées par Triangle : 

« des agriculteurs très intéressés par le sujet qui m’ont posé des questions sur ce qui a été à ma charge, l’étanchéité du bâtiment, la prestation administrative, ma satisfaction… », liste l’agriculteur. Mais ce dernier prévient : « il faut compter au moins deux ans entre le début des démarches et la construction du bâtiment ». 

Éric Picot est passé par un « hébergeur » pour monter son bâtiment, c’est-à-dire que le financier tiers investisseur qui a monté le bâtiment photovoltaïque chez l’agriculteur récupère le produit de la vente de toute la production électrique pendant 30 ans (bail emphytéotique).

« Je n’ai eu à ma charge que le terrassement, le bardage et l’aménagement intérieur », détaille l’éleveur. Ce choix de construire un bâtiment avec une toiture recouverte de panneaux photovoltaïques était guidé « par une logique économique, d’avoir un bâtiment à moindre coût ».

D’ailleurs, un deuxième bâtiment va sortir de terre prochainement qui sera destiné pour moitié à une stabulation et de l’autre au stockage du fourrage.

Le montage du dossier par les entreprises

Parmi les activités de l’entreprise Triangle, dont le siège est situé en Loir-et-Cher, une branche propose des installations de panneaux photovoltaïques sur des bâtiments déjà existants ou la construction complète.

« Nous construisons 700 bâtiments par an dans toute la France. Notre point fort est que nous sommes aussi constructeurs de charpente métallique. Nous pouvons donc proposer des bâtiments clé en main, du permis de construire jusqu’à la mise en service de la centrale photovoltaïque. Nous nous occupons de tout, les agriculteurs ont juste le terrassement à faire », explique Stéphane Gibotteau, commercial chez Triangle. 

Deux formules d’investissement sont possibles : la première consiste à passer par un hébergeur, comme Éric Picot, qui permet d’avoir un équipement neuf à moindre frais, la deuxième implique un investissement de l’agriculteur sur 15 à 18 ans en général. Là, l’agriculteur est propriétaire du bâtiment et de la centrale qui génère des revenus en revendant l’électricité au réseau. « Mais, il faut que le bâtiment soit plutôt proche d’un transformateur (moins de 300 m) sinon c’est moins rentable », prévient Stéphane Gibotteau. 

D’ailleurs, avant de se lancer, une étude préalable vise à valider ou non la faisabilité du projet.

« Volontairement, on élabore des scénarios pessimistes sur le niveau de rachat de l’électricité. Le but est d’avoir pour l’agriculteur au minimum un reste à charge de zéro, et de dégager des revenus quand les tarifs de rachat sont à la hausse comme pour le premier trimestre 2023. Il faut que les agriculteurs soient attentifs au rendement que certains promettent. » Pour réaliser des économies d’échelle, Triangle propose des solutions standardisées : « Nos bâtiments font entre 500 et 1 800 m2 et on peut poser jusqu’à 500 Kwc sans appel d’offres sur une exploitation, et nous réalisons aussi des bâtiments sur mesure ».