Semis - Plusieurs axes pour adapter sa conduite des céréales

Les semis de céréales d’hiver ont été perturbés, pour ne pas dire compromis, à cause des conditions météorologiques. Jocelyn Braud, responsable Céréales à la Coopérative d’Herbauges, livre ses conseils.

Plusieurs axes pour adapter sa conduite des céréales

Désherbage, fertilisation, semis de printemps... Quels sont les bons réflexes à avoir dans un contexte de semis de céréales fortement bousculé par des pluies qui ont détrempé les parcelles ? Plusieurs éléments sont à prendre en compte. Jocelyn Braud, responsable Céréales à la Coopérative d’Herbauges, préconise pour la mise en place de céréales d’orienter ses semis vers de l’orge de printemps. Parmi les priorités, l’attention portée au sol reste essentielle : « Le premier point reste le ressuyage des sols. Ils ont reçu une grande quantité d’eau depuis octobre, alors le risque de tassement est important. Il faut donc intervenir après un ressuyage correct et avoir la possibilité d’exécuter le minimum de passages. » 

Le créneau de semis dans notre secteur se situe sur février et début mars. « Il est aussi nécessaire de bien adapter la densité des semis suivant la date des semis. Pour l’orge de printemps, on se situe entre 300 et 350 grains au mètre carré selon la date d’implantation. L’objectif est d’atteindre 270 à 300 plantes/m2, précise le spécialiste. En terres profondes et en bonnes conditions, il est possible de réduire la densité, par contre, en terres superficielles, attention aux faibles densités très pénalisantes ». 

Désherbage et fertilisation

Concernant le désherbage, « il faut être vigilant au ray-grass résistant car on n’a pas de solution sur l’orge de printemps. La gestion des graminées reste compliquée sur cette culture. Les solutions sont peu nombreuses », avertit Jocelyn Braud. Côté gestion des dicotylédones, de nombreuses solutions existent mais il convient de garder en tête d’alterner les modes d’actions des produits. Le désherbage mécanique peut-être une solution à saisir lorsque la situation se présente.

Les excès d’eau sur les parcelles génèrent des valeurs de reliquat d’azote plutôt faibles à cette période de l’année. Une mesure du reliquat peut être nécessaire pour le vérifier. Cela aura donc des conséquences sur la fertilisation qui devra probablement être plus importante qu’habituellement. Et il serait préjudiciable d’en faire l’impasse. 

« Il est nécessaire d’adapter sa fertilisation à l’orge de printemps. Deux apports peuvent être nécessaires : un à partir de Trois feuilles (environ 50 unités) et un autre en fin de tallage (le solde). On préconise de fertiliser avec de l’ammonitrate, pour avoir une réaction vive auprès de la plante. Il conviendra aussi de vérifier les besoins en phosphore et potassium pour la partie enracinement car on est sur des cycles courts. En cas de semis tardif, le risque de stress hydrique est fort. Il n’y a pas de solution miracle pour compenser les manques de la plante. Les biostimulants peuvent venir en appui, mais ça ne fait pas tout », souligne Jocelyn Braud. 

Dans ce contexte, la priorité reste au désherbage lors du ressuyage des parcelles pour ne pas « fertiliser » les adventices en même temps que les céréales.

Pour terminer, « il faudra surveiller les limaces et les taupins lors des semis car on a un risque de recrudescence ».

Delphine Cordaz