Interview de Robert Verger, membre du bureau de la FNSEA, président de la commission sociale.
Quel est, selon vous, le rôle des délégués MSA ?
Les délégués remontent les préoccupations des agriculteurs, orientent les demandes du terrain vers les bons interlocuteurs et participent au développement des services offerts par la MSA.
Grâce à eux, la MSA est connectée avec la réalité de la vie de ses adhérents.
Que défendent les listes FNSEA/JA ?
Les syndicats entendent montrer leur attachement à un régime de proximité, géré par des professionnels élus et adapté aux particularités du monde agricole.
Nous tenons, par-dessus tout, au guichet unique qui rassemble en un seul lieu toutes les branches de la Sécurité sociale : maladie, famille, retraite et accidents du travail.
C’est un gage de simplicité mais surtout de réactivité et d’efficacité en cas de crise, d’aléas climatiques et autres situations difficiles.
Mais cette défense de notre régime de protection sociale n’est pas un chèque en blanc.
La FNSEA et JA veulent ainsi être des aiguillons sur la question de la qualité de service aux adhérents qui doit être la même dans toutes les caisses.
Pourquoi conserver une spécificité agricole ?
Pour tenir compte des particularités de nos métiers.
Quelle serait la légitimité des agriculteurs au sein du régime général pour demander des aménagements et des soutiens financiers pour leur secteur ?
Assurément, le régime général ne ferait pas aussi bien que la MSA, ni pour les agriculteurs en difficulté, ni pour les territoires ruraux, ni en termes de nombre de guichets ou de taux de cotisations.
Les pouvoirs publics n’ont d’ailleurs pas intérêt à la fusion de tous les régimes.
Le maintien de plusieurs régimes permet d’avoir des éléments de comparaison en termes de gestion et d’efficacité.
Qu’en est-il de la parité des droits avec les autres catégories professionnelles ?
La revalorisation des pensions d’invalidité discutée en ce moment même au Parlement nous a demandé plusieurs années de discussion.
Ce sera un premier pas vers un alignement avec les autres indépendants.
Mais le principal combat à venir porte sur l’égalité de traitement au niveau des retraites.
La FNSEA et JA demandent que les agriculteurs soient traités comme les autres assurés dans le cadre du futur régime universel par points.
Comme les futurs retraités, les retraités actuels doivent bénéficier du fameux minimum de pension à 1 000 € par mois.
Quel est l’enjeu pour la FNSEA ?
Plus la participation sera élevée, plus nous aurons des arguments pour préserver un régime agricole autonome et de proximité.
En effet, un taux de participation important est un signe indispensable de crédibilité à un moment de forts bouleversements du paysage de la protection sociale.
Un message aux agriculteurs ?
Votez massivement et portez-vous candidats.
La MSA n’est pas seulement une structure qui perçoit des cotisations mais une organisation qui verse des prestations.
Elle accompagne aussi les agriculteurs en difficulté et leur délivre des conseils.