Interview - « L’objectif est de défendre la souveraineté alimentaire en France »

Mickaël Trichet, président de la FNSEA 44

Pourquoi avoir poursuivi le mouvement ?

Cette semaine, nous avons organisé de nouvelles actions dans la continuité de ce qu’on avait déjà engagé en novembre. L’objectif est de défendre la souveraineté alimentaire en France. On tire une fois encore la sonnette d’alarme car il faut que le Gouvernement et les Français comprennent que, comme le dit un de nos slogans, « Notre fin sera votre faim ». Ces actions s’inscrivent aussi dans la continuité de l’opération « On marche sur la tête » et de la mobilisation de jeudi dernier, devant la préfecture de Nantes. Nous avons remis à cette occasion nos doléances au préfet notamment sur des problématiques locales telles que les zones humides, les zones de captage, etc.

La réunion entre la FNSEA, les JA et le Premier ministre a permis d’obtenir des premiers résultats, comme pour le GNR où la détaxation sera au pied de la facture. Mais nous restons vigilants : ce qui a été promis doit être mis en œuvre. Nous avons élaboré un document avec 140 propositions que nous avons donné au ministre. Il faudra qu’il y réponde point par point. 

La question des revenus des agriculteurs fait aussi partie des problématiques du monde agricole…

Les revenus agricoles sont liés aux prix qui sont pratiqués, aux charges qui augmentent et à la loi ÉGAlim qui n’est pas correctement appliquée. On se retrouve aussi pénalisé par l’importation de denrées produites dans des conditions qu’on ne trouve pas en France, avec la surtransposition de normes. On arrive à des aberrations : un insecticide est interdit en France pour la production de cerise, et maintenant, on n’arrive plus à produire et les cerises viennent de Turquie où ces produits phytosanitaires sont autorisés. 

Le mouvement est très suivi par les agriculteurs, avec un soutien marqué de la population…

Nous avons discuté avec les personnes en leur donnant des tracts, lors des opérations de filtrage. Nous sommes aussi très vigilants à la sécurité qui est notre préoccupation première. D’ailleurs, nous adressons tout notre respect à la famille de l’agricultrice et de sa fille qui sont décédées. 

Propos recueillis par Delphine Cordaz