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Retraite - Préparer sa retraite, une aide pour la transmission
Le 17/02/2024 à 10:00 I
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François-Régis Lenoir est à la fois agriculteur et docteur en psychologie sociale. Il intervient en Sarthe dans les sessions de préparation à la retraite de la chambre d’agriculture et livre ici quelques réflexions autour de la transmission pour en entrevoir diverses facettes. « Depuis les premières années de notre existence jusqu'à notre retraite, sans que nous en prenions conscience, notre temps est géré par la société, par la famille, par des obligations qui nous relient au système qui nous entoure. Le jour de la retraite, toutes ces obligations s'effacent et nous avons tout d’un coup une grande latitude pour l'organisation de notre agenda, le droit de faire ou de ne pas faire des choses. On a ainsi 15 à 25 ans en moyenne de grande liberté (si, évidemment, on est en bonne santé). C'est à la fois merveilleux, mais cela peut aussi être extrêmement difficile pour certains. 80 % des personnes souffrent pendant les deux à trois premières années de la retraite d'un symptôme un peu dépressif, et 20 % le garderont pour toujours. » Réfléchir en amont : une clé importante « Préparer sa retraite, y réfléchir en amont, s’avère être un moyen de profiter au maximum de cette nouvelle période à venir. Il convient de ne pas survoler cette étape mais au contraire de se poser et de s'interroger sur ce qui nous fait plaisir, ce qui nous donne de la joie. C'est aussi la possibilité de re- découvrir des activités que l'on a mises de côté pendant la période active par manque de temps et que l’on souhaite reprendre. Créativité, association sportive ou culturelle, rencontres de nouvelles personnes ; il ne faut plus rien s'interdire, bien au contraire ! Cet éveil est une chance mais également une opportunité pour notre santé mentale. Les études scientifiques démontrent en effet que garder et assouvir cette soif d'apprendre permet de prévenir pour partie la dégénérescence de notre santé mentale. » Faire la paix avec sa vie active et développer d’autres compétences « Bien vivre sa retraite, c'est aussi régler la question du passif. Une vie de travail s'accompagne de stress, de désagréments, de périodes qui génèrent de la colère, de la lassitude. Il est important d'en faire le bilan pour ne pas laisser cette aigreur perdurer mais bien au contraire la cicatriser pour aller de l'avant. Cette période de préparation à la retraite est aussi le moment de développer les compétences sociales. On peut s'en servir pour re-cultiver les relations familiales qui, parfois, ont pu au fil du temps se déliter quelque peu. On peut également les utiliser pour bien vivre sa transmission. Lorsqu'on cède son exploitation, on transmet une histoire familiale, une vie de travail et d'investissement, de choix, des choses très affectives. Utiliser ses compétences sociales est essentiel pour entrer dans la compréhension de celui ou celle qui va reprendre. Elles aident à faire le pas de côté pour découvrir l'autre, à comprendre son projet, ce qui le pousse à vouloir s’installer, à comprendre qu’il va lui aussi investir, passer par des difficultés, faire des choix, etc. Cette décentration, cette capacité à se mettre à la place de l'autre, permet aux individus de s'écouter, de réfléchir ensemble, et du coup, vraiment de transmettre. Ces temps d'échanges, en parallèle des aspects de négociation, sont très importants pour faire d'une cession d'exploitation une vraie transmission, qu'elle soit en famille ou avec des tiers. Cela permet d’ouvrir bien grand les portes de la retraite. » Propos recueillis par Cécile Dujols
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